D’abord, il faut être clair. Même avec un “record” de 54.552 affaires et infractions remontées en 2022 à la Police luxembourgeoise, le Grand-Duché « reste un pays sûr » pour reprendre les mots du ministre de la Sécurité intérieure. Reste qu’à entendre Henri Kox évoqué le travail des policiers l’an passé, un fait saute aux yeux : la rue n’est pas le seul lieu dangereux. Son propre foyer peut ainsi être le cadre de bien des atteintes à la personne.

Ainsi, les situations de violences domestiques où la Police a dû intervenir en 2022 a bondi. Frôlant le millier de cas où appel a été fait aux agents mais combien de coups, d’altercations brutales ont été passées sous silence ? Henri Kox reconnait là « un phénomène sociétal ». Une violence sourde à laquelle « la Police ne peut répondre seule », constate le responsable politique.

En 2022, la Police a ainsi été saisie pour 983 situations de violences domestiques, entre conjoints, sur enfants. Et 246 mesures d’expulsion de l’adulte violent (le mari ou la femme) ont été mises en œuvre pour protéger l’entourage. Un chiffre en hausse dans le premier cas, stable pour le second.

Le tueur était un proche

Pendant des mois, durant la période Covid, les autorités luxembourgeoises avait craint une multiplication des violences (physiques ou psychologiques). Le confinement créant une pression et une proximité constante pouvant s’avérer préjudiciable. Finalement, le “phénomène” a continué sa progression, comme si de rien n’était. Avec ou sans confinement.

En 2021, le ministère de l’Egalité estimait à 1.712 personnes, le nombre de victimes de violences domestiques; des femmes plus souvent que des hommes.

En 2022, la Police a constaté 4 fois plus d'infractions sur des biens (36.340) que contre des personnes (9.471). Mais on sait combien  ces dernières peuvent avoir d'impact sur la santé des victimes, leur moral, leur équilibre.

Dans les chiffres de la délinquance validés de l'an passé, le cercle relationnel est aussi évoqué dans la totalité des homicides volontaires ayant eu lieu au Luxembourg. 6 assassinats et 3 meurtres (avec préméditation) restent certes des « cas isolés » mais la Police reconnait qu'ils ont tous été commis « avec certain lien existe entre l’auteur présumé et la victime ».

Pas de meurtre commandité donc, mais des homicides volontaires ayant coûté la vie à des proches, collègues, amis, ex-compagne ou compagnon de vie. Il y a un an, dans les colonnes de Quotidien, Kristin Schmit - policière membre du Comité violences domestiques - reconnaissait « C’est la violence domestique qui tue le plus. Pas les règlements de comptes entre réseaux criminels, non. Les morts violentes aujourd’hui au Luxembourg se trouvent dans les couples ». Un an plus tard, la situation ne s'est donc guère améliorée.

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