Que l’artisanat manque de bras n’est pas un fait nouveau. Mais jamais au Luxembourg le secteur n’a tant peiné à recruter, et cela alors que ses besoins en employés ne cessent de croitre. Selon la Chambre des métiers, sur les 3.800 emplois à pourvoir dans le secteur, 43% correspondraient à des remplacements d’employés (retraite, départ) mais surtout 57% seraient issus de la création de nouveaux postes.

Car oui, du travail il y en a dans l’artisanat ! A commencer par tout ce qui concerne les installations techniques dans le bâtiment. Du boom du photovoltaïque à la mise en œuvre de systèmes de chauffage moins énergivores, la profession a changé de missions et donc de profils recherchés. Du coup, pour ces seuls domaine, ce sont près de 1.700 salariés dont manquerait le pays.

Et ce qui préoccupe la Chambre des salariés, c’est que le besoin ne cesse de grandir. En trois ans, les artisans luxembourgeois ont ainsi vu leurs attentes en personnels monter de 20%.

Une croissance d’autant plus difficile à combler que, par ailleurs, les autres secteurs économiques du pays grossissent eux aussi. Rude concurrence « qui intensifie la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans tous les secteurs », constate le directeur de la Chambre, Tom Wirion.

Aussi, à l'approche des législatives qui définiront le futur gouvernement luxembourgeois, les Artisans y vont de leurs conseils aux partis politiques en lice. Et de réclamer au pouvoir public de vanter encore et encore l'attractivité des carrières au Grand-Duché, compris celles dans l'artisanat.

Chercher hors d'Europe

Salaire minimum élevé, environnement de travail qualitatif, formation continue, avantages de la Sécurité sociale, allocations familiales, facilité d'intégration : les atouts de l'emploi made in Luxembourg doivent résonner encore plus fort.

Plus fort que sur le territoire national (bassin d'emploi trop petit pour faire face à la demande). Plus fort que sur la Grande Région (provision de candidats déjà bien entamée). Plus fort au point d'attirer l'attention de travailleurs issus d'autres "région/pays cibles" que les voisins frontaliers.

D'ailleurs, la Chambre des métiers n'hésitent pas à demander aux politiques de réviser leurs règles d'immigration. Spécialement celles s'appliquant aux de ressortissants issus de pays Tiers, hors UE donc. Car oui, tout là-bas, il y a bien un « réservoir de main-d’œuvre qualifiée ».

Passe ton DAP d'abord

Au passage, l'Artisanat aimerait bien que soit aboli le "test du marché". Autrement que l'Adem n'ait plus à contrôler si le poste vacant octroyé possiblement à un personnel non-européen n'ait pu être confié à un travailleur disponible résident luxembourgeois ou originaire de l'Union.

Une "immigration choisie" donc pour remplir 27% de postes non-qualifiés mais surtout 73% réclamant une formation professionnelle certifiée. A commencer par le DAP (diplôme d'aptitude professionnelle) qui reste « la formation-clé » réclamée par les entreprises artisanales du Luxembourg.

A lire : Au Luxembourg, les salariés rêvent de travailler 34h/semaine

 

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