Quête de sens, équilibre entre vie professionnelle et privée, télétravail, semaine de 4 jours… Depuis quelques années, le monde du travail change, s’adaptant aux nouvelles attentes des employés. Si certaines entreprises n’ont d’ailleurs pas attendu la crise Covid pour brandir la pancarte du bien-être et attirer ainsi de nouveaux talents, d’autres prennent lentement conscience du véritable changement sociétal qui est en train de s’opérer.

Et pour “améliorer l’expérience collaborateur“, quelques recruteurs misent sur un appât de taille : des congés… illimités !

Car avec la pandémie endurée ces dernières années, la génération Z arrive dans le monde de l’entreprise et souhaite tout bousculer. Alors que les générations précédentes prêtaient davantage attention à la sécurité de l’emploi et à la rémunération, les jeunes collaborateurs eux, veulent tout, tout de suite et surtout, ils veulent du temps pour eux. Et ça peut se négocier…

Depuis 2016 chez Indeed

Netflix, LinkedIn ou Indeed l’ont compris bien depuis des années. En Belgique, c’est en 2020 que l’entreprise Jonckers a fait parler d’elle en supprimant la limitation des jours de congés. Depuis 2016, chaque employé d’Indeed (même en période d’essai) peut d’ailleurs bénéficier du même “avantage”; la seule règle étant de demander une autorisation au manager de préférence 15 jours avant son départ.

Libre alors aux employés de partir en vacances quand bon leur semble « tant qu’ils s’acquittent normalement de leurs tâches et que les activités de l’entreprise ne subissent aucune perturbation­ », peut-on lire sur le site du groupe.

Les « pro » congés illimités diront que cette organisation est un moyen de lutter contre le présentéisme, de répondre à ce besoin d’autonomie des employés. A l’inverse, les « anti » pointeront du doigt les dangers notamment organisationnels (voire d’abus) que peut représenter cette liberté à outrance pour l’employeur comme pour les employés.

Car, bien entendu, le concept des congés illimités est loin de faire l’unanimité. Une étude menée par SDWorx révèle ainsi qu’en Belgique et en Irlande, 1 personne sur 6 se dit défavorable à cette mesure.

Les congés illimités au Luxembourg ?

Jean-Paul Olinger, directeur de l’Union des Entreprises luxembourgeoises (UEL) a son avis, au nom du patronat. Pour lui, déterminer une charge de travail  « juste » en l’absence d’un cadre de travail lui paraît « ambitieux ». Exit donc, l’idée de légiférer en ce sens car « le cadre actuel garantit une sécurité juridique pour le salarié et pour l’employeur ».

L’utilité des congés illimités ? Le directeur de l’UEL trouve « le concept flou ». Selon lui, « le temps de travail effectif annuel est en comparaison européenne déjà faible et en diminution dans le temps au Luxembourg ». Le Grand-Duché est l’un des pays « offrant déjà le plus grand nombre de jours de congé payés ordinaires » (en l’occurrence 26 congés légaux et 11 fériés) et un nombre « toujours croissant de jours de congé spéciaux » ( plus d’une vingtaine ).

Pour Jean-Paul Olinger : « toute réflexion au niveau de l’organisation du travail devrait se faire a priori au niveau des entreprises », car la situation « peut fortement varier d’un secteur à l’autre et d’une entreprise à l’autre ».

Des entreprises luxembourgeoises tenteront-elles le pari d’essayer ? En attendant que cela arrive, reste aux employés du Grand-Duché une autre alternative, sans doute moins attrayante que des congés payés “à l’œil” : le congé sans solde. S’il n’existe pas à proprement parler de “droit au congé sabbatique” prévu par la loi (contrairement au droit au “congé sans solde pour formation“), il est tout à fait possible d’en faire la demande auprès de son employeur. À lui de décider s’il vous accordera cette liberté… ou pas !

 

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