Il y a quelques jours, nous consacrions un article au phénomène dit de « quiet quitting » (rebaptisé « démission silencieuse » en français). Celui-ci consistait à sérieusement lever le pied sur son lieu de travail pour se contenter de ne plus réaliser que les missions mentionnées dans sa fiche de poste, tout en se gardant bien de répondre aux mails, sms et éventuels appels provenant de ses collègues ou de sa hiérarchie pendant le week-end.

Rendu populaire via les réseaux sociaux, en particulier TikTok, le quiet quitting voit depuis peu un autre concept émerger par le même biais : le quiet firing, qualifié de « licenciement silencieux » en français et qui dénonce, lui, une sournoise tactique managériale.

Le salarié poussé vers la sortie

Le licenciement silencieux consiste, pour un manager, à adopter toute une série de comportements destinés à déstabiliser son employé dans l’espoir, évidemment jamais assumé, de le pousser à démissionner.

Une tactique, certes douteuse, mais néanmoins pleinement intentionnelle de la part de certains managers qui cherchent avant tout à démotiver les salariés qu’ils jugent comme n’étant plus indispensables à l’entreprise.

Objectif : que ces derniers, frustrés, déçus voire en colère, finissent par tellement saturer de la situation vécue qu’ils décident de partir d’eux-mêmes, en posant donc leur démission. Une démission qui permet ainsi à leur hiérarchie d’éviter un licenciement toujours coûteux ou une rupture de contrat d’un commun accord.

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Quelles formes prend le « quiet firing » ?

Comme pour le quiet quitting, la démission silencieuse a été dénoncée pour la première fois sur l’application TikTok, il y a quelques semaines, par des influenceurs américains comme DeAndre Brown ou encore le psychiatre Adam Grant. Ils donnent quelques exemples d’attitudes illustrant ce phénomène.

Parmi les différentes formes que peut prendre le quiet firing, on peut citer le refus d’un manager d’accorder une augmentation ou une promotion à son salarié et ce, plusieurs mois voire plusieurs années de suite.

Un autre exemple consiste en ce qu’on appelle la « placardisation », à savoir changer les missions du salarié pour lui allouer de nouvelles tâches souvent bien plus pénibles et ennuyeuses.

Citons encore la réponse négative du même manager à une demande raisonnable de congés de son employé, ou le fait que le premier s’attribue sans vergogne les mérites du travail de son subordonné lors d’une réunion.

Des conséquences évidentes

Destinées à saper littéralement le moral des employés, ces différentes actions pernicieuses, bien qu’elles ne soient pas nouvelles en soi, posent cependant un problème éthique au sein de l’entreprise. Manque d’assurance du manager face à ses équipes, manque de temps pour créer des moments de dialogue… quelle que soit son origine, le quiet firing a souvent des conséquences (notamment psychologiques) non négligeables sur les personnes qui en sont victimes. C’est pour cela qu’il ne doit en aucun cas être pris à la légère.

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