En dix ans, le nombre de papas ou mamans à bénéficier d’un congé parental au Grand-Duché aura triplé. C’est dire si la mesure a su trouver écho auprès des parents, résidents comme frontaliers. Ainsi, la Caisse pour l’avenir des enfants (CAE) a fini 2023 avec 13.193 bénéficiaires du “revenu de remplacement” proposé pour celles et ceux qui décident de suspendre leur contrat de travail pour se dédier à l’éducation de son fils ou sa fille.

Et comme chaque année depuis 2019, la CAE ne peut que constater l’engouement de ce dispositif auprès de ces messieurs. Ainsi, d’un millier en 2014, le public masculin est-il passé à plus de 7.800 hommes (pour près de 5.400 femmes). Soit 59% de celles et ceux qui, l’an passé, ont pu compter sur l’accompagnement de la Zukunftskeess.

En un an, la dépense entraînée par cette mesure sociale aura augmenté de + 13%, constate dans son bilan la Caisse pour l’avenir des enfants. Une enveloppe de 373 millions d’euros aura ainsi été répartie mensuellement.

Et si aujourd'hui plus que jamais, les parents semblent moins hésitants à mettre leur carrière entre parenthèse c'est sans doute pour deux raisons. La flexibilité du congé parental proposé au Grand-Duché, et son niveau de rémunération. Ainsi, entre un congé à temps plein (le plus fréquemment pris, de 4 ou 6 mois), temps partiel (de 8 à 12 mois) ou encore fractionnable pour quiconque souhaite diminuer son temps de travail à 80%, la souplesse du congé parental permet d'équilibrer vie professionnelle et vie privée au mieux de sa situation personnelle.

Par ailleurs, il faut reconnaître que la CAE est loin d'être avare dans la somme versée à l'un ou aux deux parents qui peuvent lui demander un congé parental. Ainsi, même plafonnée à 5/3 du salaire social minimum pour un-e salarié-e jusque-là à temps plein (limitée à près de 4.200€/mois donc), l'indemnité permet de disposer d'un revenu "appréciable".

Pour rappel, cette indemnité se calcule actuellement selon deux critères :

  • la moyenne des heures prestées au cours des douze mois précédant le début du congé parental;
  • les revenus pensionnables déclarés par l’employeur auprès du Centre commun de la sécurité sociale.

Dans l'Accord de coalition signé entre CSV et DP, il est prévu que le gouvernement luxembourgeois modifie certains aspects du congé parental d'ici 2028. Ainsi, les bénéficiaires du dispositif ne pourraient plus se voir octroyer des chèques Service-Accueil pour la garde de leur(s) enfant(s).

De même, le ministre de la Famille, Max Hahn, va plancher sur une possible extension d'un trimestre du congé parental. Mais il semble que le souhait de la nouvelle majorité soit alors de répartir sur ces trois supplémentaires les versements jusqu'alors concentrés sur les 4, 6, 8 ou 12 mois possibles en temps plein ou fractionné. À suivre...

 

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