Au Luxembourg, les impôts n’ont pas connu de crise en 2022. Ainsi, l’an passé les recettes fiscales perçues ont atteint 21 milliards d’euros. En progression de 7,2% sur un an. Et, à leur manière, les consommateurs de tabac à rouler et cartouches de cigarettes ont contribué à ce bon résultat.

En effet, constate le Statec, les droits d’accises sur les seules ventes de ces produits ont permis à l’Etat de collecter en douze mois de l’ordre de 870 millions d’euros dans les caisses publiques. Un bond de 16% en un an, qui s’explique par les hausses successives des prix du tabac qui, par répercussion, se sont traduites par une augmentation du poids de l’imposition. Bingo pour le ministère des Finances, un peu moins pour le ministère de la Santé…

L’inflation (estimée à un peu moins de 6% l’an passé) a aussi galvanisé les recettes liées à la TVA. Avant la baisse d’un point du 1er janvier, la Taxe sur la valeur ajoutée a rapporté plus que les 5 milliards de 2021.

L’impôt sur les ménages a pris du volume

Selon les estimations du Statec, les montants collectés via ce seul impôt auraient progressé de 12% entre 2021 et 2022. Soit un bonus supplémentaire proche des 300 millions d’euros.

Les recettes publiques ont aussi augmenté, en partie, grâce aux deux index déclenchés sur la période. La hausse des salaires, pensions et traitement de 2,5% en octobre 2021 puis avril 2022 ont permis à l'Etat (sans toucher aux niveaux d'imposition) de bénéficier d'un montant de cotisations sociales plus important (+8%).

Même cause, même effet du côté des impôts sur les ménages. En euros rapportés, ceux-ci auraient ainsi dynamisé de 10% leur volume l'an passé. De quoi restreindre donc finalement le pouvoir d'achat des familles.

Ainsi, les analystes évaluent à + 11% sur un an la "prise de poids" des impôts retenus sur les traitements et salaires au Grand-Duché...

Essence et diesel rapportent moins

Ces "bonnes nouvelles" pour les finances luxembourgeoises sont notamment venus compenser une "déception". En effet, la vente de carburants aura moins rapporté que par le passé (-11%). Même si, à la pompe les tarifs ont flambé l'an passé, les différentes ristournes mises en place ont joué sur le niveau d'impôt perçu.

Un niveau d'autant plus bas que, dans le même temps, le gouvernement de Xavier Bettel n'était pas le seul à tenter de restreindre le prix des carburants. Et de ce point de vue, été et automne ont vu les tarifs des stations frontalières être souvent plus compétitifs que le prix du litre au Grand-Duché.

Du coup, les ventes de carburants ont aussi chuté, le "tourisme à la pompe" ne jouant plus autant. Selon les pétroliers, la baisse des volumes vendus aurait été de -10% sur l'essence en 2022, et -20% sur le diesel entre juin et octobre. Pas négligeable pour les professionnels du secteur autant que les recettes fiscales découlant des flux d'automobilistes.

 

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