Après avoir veillé sur les finances de l’État pendant quinze ans (de 1998 à 2013), Luc Frieden sait bien ce que traverser des crises signifie. Et à une dizaine de jours de présenter son 1er budget, le nouveau Premier ministre sait qu’il ne sera pas simple de veiller, à la fois, à ne pas accroître le taux d’endettement du pays et rester cet « État social fort avec un niveau d’investissements élevé ».

Début mars, les députés auront la primeur des grandes orientations qui marqueront 2024. Mais déjà, Luc Frieden a annoncé la ligne qu’il entendait suivre : disposer d’un déficit de l’administration publique inférieur à 2% du PIB, maintenir le triple A de l’économie nationale et que l’année se termine avec une dette publique ne dépassant pas les 27% du PIB.

A priori, le ministre des Finances Gilles Roth disposera d’un peu de marge pour tenir ces engagements. En effet, le Luxembourg vient de s’assurer d’une rentrée financière de 1,25 milliard d’euros. Une recette liée à l’émission d’un emprunt « pour étoffer le coussin de liquidités de l’État ». Même avec cette somme à rembourser dans 10 ans, la dette publique du Grand-Duché s’établira à 25,7% de son Produit intérieur brut. On parle d’un “trou” de 21,6 milliards d’euros à l’heure actuelle.

Mais déjà, le taux d'endettement est envisagé à un niveau plus bas pour la fin d'année. En effet, en octobre, le Luxembourg remboursera un autre "vieil" emprunt (souscrit en 2018). Cette fois, il est question d'éponger 500 M€ avec pour conséquence d'abaisser le niveau de déficit public à 25,1% du PIB.

Bon signe : l'émission émise par le pays n'a guère eu de mal à attitrer les investisseurs. En quelques heures, les 1,25 milliard étaient trouvés ! Il y a même eu plus de prêteurs que nécessaire... Avec une liste de souscripteurs qui intègrent notamment Spuerkeess, BIL, BGL BNP Paribas, Barclays et HSBC.