22,1 milliards d’euros de recettes : voilà sur quelle rentrée financière le budget de l’État a pu compter en 2023. Une somme rondelette, supérieure aux espérances du précédent gouvernement, mais qui n’empêche pas le budget de l’Administration centrale du Luxembourg d’afficher un déficit de 630 millions d’euros pour l’an passé.

En présentant la situation des caisses publiques au 31 décembre, le nouveau ministre des Finances Gilles Roth (CSV) a éclairé sur ce qui sortait des poches de l’État mais aussi permis d’en savoir plus sur ce qui venait gonfler sa cagnotte. Avec en première ressource toujours, l’impôt sur le revenu et les traitements. Ainsi, salariés et fonctionnaires contribuent pour 6 milliards d’euros aux recettes fiscales du pays. La somme la plus élevée parmi les diverses recettes.

Et face à la gronde que suscite toujours ce rappel, Gilles Roth a trouvé une parade en rappelant que la pression de cet impôt sur le revenu s’allégeait dès ce mois de janvier 2024 et pour les mois suivants. « L’adaptation du barème d’imposition à hauteur de 4 tranches indiciaires vise juste et permettra de soutenir la relance économique », assure le “trésorier” du gouvernement Frieden-Bettel.

Malin, le responsable se garde bien de rappeler, par contre, que la seconde source de recettes du pays (la TVA collectée) a remonté avec le passage à la nouvelle année. Prélevée sur les achats, elle a permis à l’État d’empocher 5,1 milliards l’an passé. Et sauf en cas de forte récession devrait rapporter plus cette année…

Si le coffre-fort étatique compte aussi sur les prélèvements versés par les plus riches contribuables (via l'impôt sur la fortune), cette somme correspond peu ou prou à ce qui est taxé auprès des fumeurs : 1 milliard. Cela juste avec les seuls droits d'accise perçu sur les ventes de tabac réalisées au pays... Au passage, on remarquera que le montant reçu a augmenté de 18% sur un an.

Tout comme le "tourisme à la pompe" n'a pas manqué d'arrondir les fins de mois du budget grand-ducal. Ainsi, que ce soit sur le gasoil routier (592 M€) ou sur les carburants pour automobilistes et motards (278 M€), le pays a vu ses recettes croître via les droits d'accises frappant essence et diesel.

Décisions courageuses pour la construction

Et les buveurs dans tout ça ? Leur goût pour l'alcool a du bon, fiscalement parlant. Ainsi, hors tva, les droits sur la consommation de vins, bières et autres liqueurs ont rapporté 68 millions aux finances publiques en une années. Les verres partagés participant ainsi autant aux gains calculés par l'administration que les "frais d'immatriculation" à titre de comparaison.

Lors de la présentation du bilan 2023, Gilles Roth n'a pas manqué de faire remarquer la chute des versements en lien avec les secteurs de la construction et de l'immobilier. Ainsi, l'an dernier, les droits d’enregistrement ont rapporté 44% de moins que prévu... « Cela reflète la situation difficile de ces secteur et la baisse sensible des transactions immobilières (...) Il s’agit désormais de prendre des décisions courageuses pour relancer le secteur de la construction de logements et ainsi éviter une augmentation sensible de faillites d’entreprises et du chômage », a mentionné le ministre.

 

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