Non, le dérèglement climatique ce n’est pas que pour les autres. Les effets se font aussi ressentir au Grand-Duché. Ainsi, la moyenne des températures sur le pays en 2022 aura-t-elle été de 10,9°C. Soit 1°C de plus que la moyenne de référence 1991-2020.

Selon les relevés établis par AgriMeteo, le service météorologique luxembourgeois de l’Administration des services techniques de l’agriculture (ASTA), l’année qui s’achève aura donc été la plus chaude depuis… 1838. Pile à égalité avec 2020.

Et cette première place n’est pas seulement dû à un été torride ou un début d’hiver particulièrement doux. Pour AgriMeteo, « tout au long des saisons, des vagues de chaleur et pics de température ont réchauffé le Grand-Duché ». Et de détailler :

  • Hiver 2022 : température moyenne (3.4°C) : +1.3°C,
  • Printemps : température moyenne (9.8°C), excès entre +0.3 et +0.8°C,
  • Eté historique : température moyenne 19,3°C, maximale 36°C, deuxième été le plus chaud jamais mesuré.
  • Automne : température moyenne de 11.1°C, quatrième automne le plus chaud jamais mesuré, excès entre +1.3 et +1.6°C.

Les 36 stations météo du ministère de l’Agriculture n’avaient jamais enregistré de pareils résultats. Mais depuis son entrée en fonction ce réseau a permis d’établir que « le changement climatique causé par l’humain » a fait augmenter les températures de 1,5°C entre 1861-1890, même chose entre 1991 et 2020.

Mais le phénomène va, hélas, crescendo. Ainsi, depuis le XIXème siècle, « les 10 années les plus chaudes sont toutes dans la période 2002-2021 ».

En parallèle à cette chaleur qui monte, le Luxembourg (comme ses voisins) voit aussi les précipitations baisser. Et la "meilleure preuve" a été relevée cet été (le plus sec depuis 1921). Juillet a ainsi connu un déficit d’averses de -92% quand août a enregistré 65% de pluies en moins par rapport à la moyenne habituelle.

La mirabelle n'a pas souffert

Le tout impacte bien évidemment la sécheresse des sols et la diminution des nappes phréatiques. Avec les conséquences directes sur les cultures. AgriMeteo note donc que « les cultures du blé d’hiver, des céréales d’été, des pommes de terre et surtout les cultures fourragères comme le maïs ainsi que les prairies et les pâturages ont fortement souffert » cette année.

Dans la fruiticulture, les récoltes étaient bonnes pour les cerises, mirabelles et prunes, mais mitigées pour les pommes et les poires.

Des vendanges précoces

Quant à la vigne, elle a vu la date des vendanges être considérablement avancée. Le 22 août, les premières grappes étaient coupées, soit un mois plutôt qu’habituellement… Et même si le soleil a été positif sur la qualité du raisin, les viticulteurs pronostiquent des quantités revues à la baisse.

Dame nature a aussi dû s’adapter côté cultures maraichères à ce climat chaud et sec enregistré au fil des mois. Certes les productions ont apprécié l’ensoleillement, mais les exploitations n’ont réussi à produire qu’au prix d’une irrigation « continue et onéreuse », souligne AgriMeteo dans son bilan de l’année.

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