Elles ne sont pas encore en service que les bodycams font déjà parler d’elles au Luxembourg. Et c’est le député Pirate Marc Goergen qui vient d’ajouter un nouveau sujet de débat au sujet de ces caméras individuels qui équiperont les policiers d’ici 2025. En cause le signal sonore émis à chaque déclenchement d’enregistrement. Un simple bip que certains agents considèrent comme un élément pouvant les mettre en danger.

En effet, au regard de la loi votée en juillet 2023, ce bruit s’avère obligatoire. Il a notamment pour but d’indiquer à d’éventuels témoins ou auteurs d’infraction que la bodycam fonctionne et donc qu’images et sons sont captés.

Dans l’esprit du législateur, ce “bruit” devait avant tout avoir un effet apaisant en cas de situation tendue. Se sachant enregistrés, les fautifs se montreraient moins violents, moins injurieux, etc. Mais dans d’autres cas (intervention sur un cambriolage en cours par exemple), ce bip ne viendrait-il pas plutôt signaler aux délinquants l’approche des policiers ? Certains agents le craignent.

La question sera prise en compte, assure le ministre des Affaires intérieures. Mais, toutefois, pas question de revenir maitenant sur la loi encadrant cet équipement, signale Léon Gloden. La Police luxembourgeoise aura deux ans pour tester ces caméras et jauger de leurs effets, bons points et mauvais points. On verra alors..

Un déploiement progressif

Après tout, aucun policier grand-ducal ne dispose pour le moment de ces bodycams. Le premier appel d’offres va être lancé courant avril, indique le ministre. Et les modèles équiperont ensuite, petit à petit, les agents en poste sur le terrain. Le pays ayant choisi de débloquer une enveloppe de 5,75 M€ sur cinq ans pour délivrer ces caméras à un maximun d’effectifs.

De l’avis de Léon Gloden, le bip émis a surtout comme utilité de signaler à l’agent que son matériel fonctionne. Mais le ministre reconnaît aussi que la mise en fonction peu discrète d’une caméra dans un contexte particulier pourrait s’avérer gênant. Comme la loi « ne mentionne pas le volume de la tonalité ou la fréquence sonore », certains arrangements pourraient aussi être trouvés à l’usage.

Reste qu’en l’état, la loi fixe clairement le cadre d’emploi de ce nouveau gadget. Les policiers luxembourgeois ne seront autorisés à filmer et enregistrer que :

  • si quelqu’un appelle l’agent à l’aide
  • dans les cas de violence domestique
  • dans le cadre de crimes et délits flagrants ou en présence d’indices laissant présumer qu’un crime ou délit est sur le point d’être commis.

Suivez aussi nos actualités sur Instagram