Sur la Justice, en présentant l’Accord de coalition 2018-23, le nouveau Premier ministre luxembourgeois ne s’est guère étalé. Juste un mot pour annoncer que le dispositif de la comparution immédiate sera introduit. Par contre, Luc Frieden s’est montré bien plus loquace en matière de Sécurité publique. De quoi gonfler les missions du ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV).

En premier lieu, la politique de recrutement engagée va être poursuivie. Les rangs de la Police luxembourgeoise vont donc continuer à croitre. Sachant déjà qu’en trois ans, 501 agents et 280 civils sont venus grossir les effectifs (+ de 3.000 personnels actuellement). Mais la majorité CSV-DP veut mettre plus de moyens humains, sur le terrain autant que dans les bureaux notamment pour tout ce qui concerne lutte contre le blanchiment ou cybercriminalité.

Côté équipements, pas question non plus de ralentir sur le déploiement des bodycams pour les agents. Au contraire, ces caméras-piétons seront « rapidement introduites ». Les systèmes vidéo viendront aussi équipés à l’avenir les véhicules de patrouille. Pour les tasers, la nouvelle majorité ne ferme pas la porte à l’emploi de ces armes non létales d’auto-défense. « L’équipement sera évalué », assure-t-on.

Par ailleurs, le système de reconnaissance des plaques d'immatriculation (pas encore en usage au Grand-Duché) va lui aussi bientôt aider les enquêteurs luxembourgeois. Une technique « d'une grande utilité pour faciliter la recherche d'auteurs identifiés d'infractions, de véhicules signalés volés ou dans les cas de disparition inquiétante », estiment libéraux et chrétiens-sociaux.

Mais LE bouleversement le plus important devrait consister en la création d'une "unité de police locale" au sein de la Police Grand-Ducale. Des agents qui seront placés « sous la compétence des bourgmestres qui savent mieux les besoins dans les différents endroits de leur commune », justifie Luc Frieden.

Pour « renforcer la proximité avec les citoyens », ces policiers seront plutôt missionnés sur des actions de prévention, mais aussi de tranquillité publique, sécurité et salubrité. Le flou entourant encore leur champ d'action et la limite de leurs responsabilités devra être précisé dans les années à venir.

Et quitte à redéfinir les rôles, la ministre de la Justice (Elisabeth Margue, CSV) et son homologue des Affaires intérieures se pencheront aussi sur qui doit assurer le transfert des détenus. Jusqu'à présent, la Police s'en chargeait mais les déplacements des condamnés ou des prévenus devraient revenir à l'Administration pénitentiaire sous peu.

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