Pour un peu, Lydie Polfer n’en demandait pas tant… En présentant l’état des lieux démographique de Luxembourg, sa bourgmestre était presque désemparée. Certes voir “sa” ville gagner en population est positif et là, on parle d’un effectif ayant gonflé d’un tiers d’individus en dix ans pour atteindre 134.714 habitants au 31 décembre dernier. Mais ce record ne saurait masqué une difficulté qui, elle aussi, va crescendo : trouver un toit à toutes celles et ceux qui viennent vivre à la capitale.

Aujourd’hui, la Ville est constituée d’un peu moins de 30% de Luxembourgeois et donc de 70% d’étrangers. Et c’est de ce côté que les arrivées sont les plus nombreuses. Sur un an, la cité grossit naturellement (différence naissances/décés) de 559 nouveaux visages mais dans le même temps elle a aussi vu débarquer 18.557 personnes issues de la planète entière quand 14.906 pliaient bagages.

Alors, on pousse les murs sur les 51 km² de territoire (où l’on essaye d‘ajouter les logements nécessaires à tous). Bonnevoie-Sud reste le quartier le plus peuplé (13.345 personnes) quand le Pfaffenthal ne compte que 393 âmes qui vivent. Entre les deux, ça pousse de partout : Belair (12.815 habitants), quartier Gare (11.513), Kirchberg (9.714), etc.

Face à cette pression démographique, le nombre d'autorisations de bâtir va elle aussi crescendo. De 953 demandes en 2022, la Ville a géré 1.488 dossiers l'an passé (dont un tiers pour des maisons). Mais la bourgmestre de la plus grande ville du Luxembourg et députée DP est bien placée pour savoir qu'entre l'acceptation administrative et la réalisation des biens immobiliers, il peut s'écouler "un certain temps"... « Reste à savoir si tout se construira bien », soupire d'ailleurs l'élue.

Quand on vous disait que gagner des habitants n'était pas obligatoirement un cadeau...

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