En 2022, dans seize États de l’Union européenne (contre seulement huit l’année précédente), les travailleurs payés au salaire minimum voient le montant de leur facture énergétique annuelle équivaloir, voire dépasser, un mois de salaire. La Belgique, l’Allemagne et la France sont notamment concernées mais pas le Luxembourg.

9,5 millions d’européens pris à la gorge

Ajoutées aux impôts, aux diverses assurances (habitation, véhicule…), et aux nombreuses autres dépenses du quotidien, la facture d’électricité et celle de gaz font exploser le budget des européens les plus modestes depuis le début de l’année 2022.

En rappelant que les tarifs de l’énergie ont augmenté de 38 % en moyenne dans l’Union européenne sur les douze derniers mois, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde contre une situation devenue intenable pour près de 9,5 millions de travailleurs du Vieux-Continent.

L’arrivée prochaine des saisons d’automne et d’hiver et avec elles, le retour des basses températures, fait craindre à Esther Lynch, secrétaire générale adjointe de la CES, de voir les travailleurs les plus modestes pris en otage : « Lorsque votre facture d’énergie représente plus d’un mois de salaire, il n’existe aucune recette miracle d’économie qui pourrait vous aider (…) derrière ces chiffres, il y a de véritables personnes qui doivent prendre des décisions de jour en jour plus difficiles quant à savoir si elles peuvent se permettre d’allumer le chauffage ou de préparer un repas chaud pour les enfants. »

Lire Enovos prévient d’une « augmentation significative » du prix du gaz à venir

Jusqu’à 37 jours de travail pour payer sa facture

Si les Luxembourgeois sont moins concernés par le phénomène, leur facture énergétique annuelle s’élevant à 1 870 euros en moyenne pour un salaire minimum de 2 313 euros, la situation est en revanche toute autre pour leurs voisins allemands, français et belges.

Avec un coût annuel de l’énergie estimé à 1 603 euros pour un salaire minimum mensuel de 1 646 euros, il faut aux Français les plus modestes au moins 30 jours de travail afin de pouvoir payer leurs factures d’électricité et de gaz.

En Allemagne, la situation est encore plus compliquée avec un nombre de jours de travail qui grimpe à 33 pour faire face à une facture énergétique annuelle de 1 907 euros (pour un salaire minimum mensuel de 1 744 euros).

Dans la Grande Région, ce sont les Belges qui pâtissent le plus de l’envolée des coûts de l’énergie : entre un revenu mensuel minimum de 1 842 euros pour une facture énergétique annuelle de 2 227 euros en moyenne, il faut 37 jours de travail aux travailleurs les moins rémunérés pour parvenir à faire face à ces dépenses.

Devant l’ampleur de la crise et de ces difficultés croissantes, la CES réclame notamment une augmentation générale des salaires, mais aussi « le plafonnement du montant des factures d’énergie » ainsi « qu’une taxe sur les surprofits des entreprises d’énergie ».

Lire Gaz : le chômage partiel bientôt autorisé dans les entreprises les plus impactées

Lire Inflation : les produits alimentaires sont toujours plus chers

Retrouvez-nous sur Instagram :