Un mois d’août arrosé pour le Grand-Duché, un automne humide, un début d’hiver marqué par des pluies fréquentes (voire fortes tout début janvier)… Si cette météo ne fait pas le bonheur de tous, du côté de l’Administration de la gestion de l’eau elle ravit. En effet, « rien de tel que des précipitations douces et régulières pour bien débuter la recharge des nappes d’eau potable ».

Et si l’hydrogéologue Magali Bernard a le sourire, la spécialiste sait aussi que rien n’est pour autant gagné. Car si les réserves se reconstituent généralement à compter d’octobre, leur niveau peut encore monter jusqu’à mars-avril. Ce n’est donc pas avant le printemps que l’on pourra avoir une idée précise sur ce que la nature aura donné de marges à la consommation en eau potable. « Sans chutes de neige ou averses, le bon départ peut vite être remis en cause… »

En attendant le printemps, la cheffe-adjointe de la Division Eaux Souterraines et Eaux Potables surveille donc l’ensemble des mesures effectuées au Luxembourg. Soit 112 sources et une vingtaine de forages dont les débits et les niveaux sont en constante observation.

« Chaque goutte économisée est un bienfait »

C’est qu’il en faut des données pour anticiper les capacités d’alimenter une population de plus en plus nombreuses et une économie qui, elle aussi, a soif de m³. « Au fil des années, il est clair que nous allons vers une augmentation des points de suivi, note Magali Bernard. Dans le même temps, nous étudions aussi les ressources qui ne seraient pas encore pleinement exploitées. »

Ainsi, des études sont en cours sur un possible usage de la Moselle comme point d’alimentation. Mais les hydrologues se penchent aussi sur des aquifères (captages) pouvant être utilisés ici ou là. « Mais, au-delà de ce que nous avons possiblement en “stock”, chacun, doit avoir en tête que chaque goutte d’eau économisée est un bienfait pour tous, pour aujourd’hui et demain surtout... »

Un message entendu par la population dans son ensemble. Ainsi, en quelques années, la consommation par habitant a plongé. Aujourd'hui, chaque résident a besoin d'environ 135 litres d'eau/jour mais voilà une dizaines d'années encore ce volume pouvait atteindre les 200 l quotidiens...

Et l'hydrogéologue d'insister : « Une goutte de pluie ne fait pas une goutte en réserve. Il faut des mois, voire des années avant qu'une certaine partie des pluies n'atteignent une nappe. Par contre, une goutte qui n'est pas consommée, c'est une réserve immédiate ». De l'intérêt de se montrer constamment frugal en eau plutôt que de protester quand sont prononces des mesures de restriction...

Revivra-t-on un été critique ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Seul le ciel a la réponse. En attendant, le Luxembourg peut donc bénir chaque heure de précipitation, chaque jour d'humidité. Tout comme il faut se souvenir que 50% de l'eau "au robinet" arrive du sous-sol, l'autre moitié étant puisée au barrage de la Haute-Sûre.

 

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