Il y a quelques mois, une étude du Statec montrait combien la crise Covid (et ses confinements) avait considérablement bouleversé la donne des habitudes alimentaires au Luxembourg. La venue annoncée discrètement d’Uber Eats au pays (à coups de petites annonces pour recruter des livreurs) vient confirmer ces nouveaux comportements : la livraison à domicile des repas gagne du terrain au détriment de la sortie au restaurant et la cuisine-maison.

Voilà donc un nouvel opérateur prêt à enfoncer le clou du portage de burgers et autres menus dans le quotidien des 672.000 Luxembourgeois ou des employés frontaliers. Après l’arrivée de Wolt en février dernier, la concurrence des livreurs monte donc d’un degré. Les Goosty, Gorillaz, WeDely, Foostix et autre Takebaway devant maintenant se faire un nom à l’ombre de la plus célèbre des plateformes…

Longtemps malvenue, Uber Eats débarque dans un pays où le modèle des plateformes numériques est regardé avec méfiance. La Chambre des salariés a déjà pointé les dérives de ce système, le gouvernement s’est positionné aussi avec prudence sur ce type d’employeur.

La plus forte croissance

Mais vox populi vox dei : la demande est là et l’opérateur aurait bien tort de ne pas tenter sa chance si le marché réclame toujours plus de cyclistes, pilotes, conducteurs venant lui apporter son déjeuner juste devant sa porte.

Pour l’heure, Uber Eats n’a pas annoncé la date de ses premières livraisons. Mais nul doute que la firme le fera savoir, cette fois, à grands coup de communication. Pour l’heure, elle accumule les CV, réclame à ses futurs employés les papiers réglementaires (permis de conduire pour les uns, assurance du véhicule pour les autres, papiers d’identité en règle pour tous).

Par contre, KFC, elle, a déjà établi son calendrier. L’enseigne de fastfood spécialiste du poulet ouvrira son 1er restaurant à la rentrée. Au Belval Plaza précisément. Une information qui vient s’ajouter à la construction d’un énième McDonald’s au Nord du Grand-Duché, à Pommerloch, etc. Pas de doute : les fastfood gagnent, eux aussi, du terrain.

D’ailleurs la récente étude Retail Report, sur les commerces de proximité, pointait clairement ce phénomène. Les hard-discounters se multiplient mais rien à côté des enseignes de restauration rapide. En quatre ans, on en compte 79 de plus dans le pays. Soit un bond de + 28% juste entre 2019 et 2023.

Excusez du peu, mais alors que le Grand-Duché voit de plus en plus de cafés fermer, le nombre de ses restaurants traditionnels tout juste se maintenir à flot et que le secteur de l’HORECA est actuellement l’un des plus concernés par les faillites cette progression des fastfood dans le paysage économique est d’autant plus marquante.

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