« Notre pays est une société basée sur la classe moyenne. Quand celle-ci commence à s’effondrer cela a des conséquences sur la cohésion de la Nation et la paix sociale ! » Les propos sont ceux de Gilles Roth. Et à l’heure de présenter son tout premier budget pour le Luxembourg, le nouveau ministre des Finances a présenté “l’arme” qui permettra au Grand-Duché d’éviter ce scénario catastrophe : « une politique fiscale au service du pouvoir d’achat et de la compétitivité »!

Reste que ni la situation financière du pays, ni le contexte international, ne permettent au ministre de jouer les Père Noël. Aussi le Chrétien-social n’a-t-il rien sorti d’exceptionnel de sa hotte pour les neuf prochains mois de 2024. Pour cette année, les es “cadeaux” ont déjà été distribués : barèmes fiscaux révisés pour l’ensemble des salariés et retraités (allégeant le poids des impôts sur le revenu) et crédit d’impôt réhaussé au profit essentiellement des salariés modestes. Et cela sans oublier les incitations fiscales à acheter son logement ou investir dans la pierre.

Mais déjà 2025 s’est profilée dans le discours du “grand argentier” du gouvernement, et quelques promesses ont été avancées. Avec pour commencer un allégement d’impôts confirmé pour les contribuables de la classe 1A (cela en attendant une réforme pour 2026). La mesure fera le bonheur de bien des familles monoparentales ou veufs qui subissaient une pression fiscale pouvant les mettre en difficulté financière.

Contenir la dette

Comme au 1er janvier dernier, le gouvernement devrait aussi revoir les seuils des barèmes fiscaux. Là encore, le dispositif vise à redonner un peu de pouvoir d’achat aux salariés et pensionnés, résidents comme frontaliers.

En 2025 encore, la fiscalité des entreprises devrait elle aussi s’alléger. Il serait question de retirer 1% de charge fiscales sur les sociétés luxembourgeoises, histoire de soulager leurs charges, relancer leurs marges et donc les aider à se montrer plus concurrentielles.

Mais la générosité devrait s’arrêter là. Car Gilles Roth doit composer avec un État qui non seulement entend continuer à dépenser et investir (29,4 milliards d’euros cette année) mais surtout maîtriser la dette publique. Celle-ci devant atteindre les 22 milliards au terme de l’année (soit 26,5% du Produit intérieur brut attendu).

Et sans en faire l’alpha et l’oméga de sa politique (« nous ne sommes pas des fétichistes du 30 % !»), le gouvernement Frieden-Bettel entend toutefois bien rester sous la barre des 30% du PIB pour son endettement à venir. Selon les estimations actuelles de Gilles Roth, « à partir de 2026, la dette va se stabiliser » et le mandant devrait se finir autour des 27,3% du PIB de crédits à rembourser.


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