Gilles Roth n’est pas magicien. Juste ministre des Finances du Luxembourg. Mais cela permet déjà bien des choses comme la possibilité d’annoncer la refonte imminente de tout le système d’imposition sur le revenu. Enfin, une annonce qui l’Accord de coalition a déjà signifiée à la mise en place de la nouvelle majorité CSV-DP. Et même datée : 2026. Cette échéance, celui qui tient les comptes du pays, l’a réaffirmée à l’occasion du débat public organisé, mardi, à la Chambre des députés.

Sujet du jour : deux pétitions publiques (l’une demande à réduire l’imposition des célibataires, l’autre d’abolir la classe 1a). Deux textes mais la même motivation au fond : en finir avec le caractère inique du taux de prélèvement affecté aux parents isolés, séparés, célibataires ou veufs. Une demande qui devait déjà être exaucée par le précédent gouvernement…

Ce n’est pourtant pas faute d’attendre cette réforme comme en témoigne le succès des deux pétitions (10.809 soutiens pour l’une, 5.235 pour l’autre). Ce n’est pas faute d’avoir entendu, depuis des années, associations, particuliers, politiques reconnaître que la classe d’impôt 1a introduite en 1990 créait en fait un “gap” entre contribuables mariés et les autres

Une perte de 1,9 milliard d’euros

Alors oui, réforme il y aura bien. Le ministre Gilles Roth s’est engagé à un premier allègement de la fiscalité des “1a” dès janvier 2025. Un premier pas vers le toilettage général de la grille fiscale, avec possiblement au final la mise en place d’une classe d’impôt unique.

Impossible d’aller plus vite selon le “grand argentier” des comptes publics : «  Vous ne pouvez pas passer à un nouveau modèle du jour au lendemain. Afin d’être conforme à la Constitution (égalité des citoyens devant l’impôt et la loi), une période de transition est nécessaire avant que les ménages ne passent des classes d’imposition 2 et 1a à la seule classe d’imposition 1 ».

En l’état actuel, faire transiter tous les contribuables dans la classe d’imposition 2 coûterait à l’État 1,9 milliard d’euros par an (sur les 12,7 milliards que rapporte globalement les impôts sur le revenu). « Pas gérable budgétairement ! », ont tranché Gilles Roth et ses collègues du gouvernement.

Certes, mais aux yeux des pétitionnaires, il s’agit d’une somme qui serait réinvestie dans la consommation et surtout comblerait l’injustice fiscale mettant trop souvent en difficulté financière des pères ou des mères divorcé-e-s ou des adultes ayant perdu leur conjoint. Résidents comme frontaliers d’ailleurs.

Message entendu par le ministre donc. Qui a également confirmé travailler sur l’ajustement systématique des barèmes d’imposition à l’inflation. De quoi éviter des “rattrapages” comme celui de 4 tranches instauré depuis le 1er janvier dernier sur les revenus et pensions perçus au Luxembourg.

 

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