Goût fruité, mentholé, paquets aux teintes pop : pour un peu, on pourrait juger les nicotine pouches comme bien inoffensives. Et pourtant… D’étude en étude, le caractère nocif de ces petits sachets (en vente libre dans les bureaux de tabac luxembourgeois) est pourtant pointé du doigt : une nicotine en haute concentration pouvant avoir des effets sur la santé bien moins savoureux que les parfums intégrés par les fabricants.

Dernièrement, au Luxembourg, le Centre national de prévention des addictions (CNAPA) a encore souligné le « risque élevé de dépendance » entraîné par l’usage de ce “substitut tabagique”. Un avis qui a valu à la ministre de la Santé d’être interpellée sur le sujet par la députée Nancy Arendt. Et le moins que l’on puisse c’est que Martine Deprez (CSV) est loin de vouloir minimiser le problème.

Oui, les marques cible une clientèle jeune particulièrement avec ce type de produit. Le côté fun du packaging, les parfums proposés, le prix peu élevé des paquets font vite craquer les ados notamment, qui trouvent là une offre parallèle aux paquets de cigarettes qui dont l’achat leur est interdit.

Un écran de fumée

Et la ministre de lister les risques réels et avérés. Au-delà des intoxications (cas extrêmes), l’usage précoce et chronique des “pochons” à placer entre lèvre et gencive peut engendrer une « altération définitive des capacités cognitives ». On parle notamment de troubles de la concentration ou de la mémoire.

De quoi sérieusement amoindrir les capacités d’apprentissage des plus jeunes, sans oublier leur dépendance ensuite à une nicotine dont le niveau de présence est souvent très discrètement indiqué. Martine Deprez soulignant que le taux de l’alcaloïde tiré des feuilles de tabac est volontairement haut pour « rendre rapidement addictif le consommateur »…

Sans oublier de possibles accélérations du rythme cardiaque pour certains, des insomnies chez d’autres usagers, etc.

Déjà dans le précédent gouvernement, la ministre Paulette Lenert avait dit son intention de mettre un terme au flou qui entoure la distribution de ces produits au Grand-Duché. Déjà bien “accro” au tabac, le pays n’a pas besoin de cela en plus.

Et chez les voisins ?

Mais pour l’heure, aucun cadre légal n’a été discuté autour des pouches. Et tout engagé à indiquer le danger de cette “mode”, la ministre Deprez affirme qu’elle ne sait pas dans quel délai cette décision pourrait intervenir. Seule certitude avancée : le Luxembourg devrait se conformer à ce qui se fait chez ses voisins.

🇫🇷En France, leur publicité est interdite, chaque paquet doit contenir un message de prévention et la vente aux mineurs est interdite.

🇧🇪La Belgique a, elle, été plus drastique encore : interdiction de toute vente de Snus (autre appellation) au Royaume depuis octobre dernier. Un regroupement de producteurs a saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation de l’arrêté royal pris.

🇩🇪Côté allemand, la situation varie selon les Länder : si tous autorisent la consommation certains interdisent le commerce de ces pouches.

On voit donc mal quelle “position commune” pourrait faire sienne le Luxembourg…

 

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