Avril 2024 et sa faible inflation ont poussé les analystes du Statec à ressortir les calculettes. Et selon leur analyse, il est maintenant crédible d’annoncer l’arrivée de deux indexations dans les 18 mois à venir. La première interviendrait toujours en fin 2024; la seconde pourrait survenir dans le courant du 3e trimestre 2025.

En fait, sur ses scénarios, deux grandes inconnues pèsent actuellement. Certes les prix de l’alimentation par exemple, et des biens de consommation courante, semblent être désormais moins sujets à la hausse. Mais qu’en sera-t-il demain des tarifs des carburants et de l’énergie ? Deux dépenses qui pèsent lourd dans le budget des ménages et dont il est difficile de tracer la tendance aujourd’hui.

Pour cette année, le Luxembourg devrait voir le coût de la vie progresser de + 2,3% sur douze mois. Une perspective revue à la hausse, principalement en raison du rebond du cours des produits pétroliers ces derniers temps.

2025 sous haute tension

Le conflit israélo-palestinien et les tensions russo-ukrainiennes jouent négativement sur le montant demandé pour un baril de brent. Ainsi, les prix affichés dans les stations-services luxembourgeoises ont grimpé de + 3,5% sur un an (contre +2,4% pour l’inflation générale au pays). Et le Statec ne voit pas d’amélioration à espérer d’ici l’été sur ce secteur de consommation, avant même une reprise de la hausse des tarifs en fin d’année et courant 2025.

2025 justement, là encore, les statisticiens expriment des craintes. Un pessimisme économique qui les poussent, aujourd’hui, à anticiper une année à + 3,1% d’inflation. Un taux élevé dont la justification tient à la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie au Grand-Duché dès le 1er janvier prochain.

Décidée en tripartite début 2023, la mesure visait à protéger les usagers d’un tarif du gaz ou de l’électricité qui viendrait à bondir. Le bouclier a fait effet, mais sa levée totale risque de faire grimper en flèche le prix du m3 et kilowatt. Et attention, on parle là d’une facture qui monterait de + 17% pour le gaz et +60% pour l’électricité

Même si le Statec estime qu’il faut considérer cette perspective « avec prudence », il a également établi un scénario cumulant les “pires hypothèses” envisageables. Dans ce cas, ce n’est plus un mais deux index qui pourraient intervenir en 2025. De quoi relancer le débat autour du caractère automatique de l’augmentation de 2,5% des salaires, traitements, pensions et autres prestations sociales. Une renégociation des modalités de l’index souhaitée par le Premier ministre Luc Frieden et sa majorité CSV-DP.