Au Grand-Duché, même l’État peine à recruter maintenant… Mais voilà déjà plusieurs années que, dans le privé, les RH se plaignent de cette difficulté. Certes le rythme des embauches a ralenti au pays ces derniers mois mais bien des opportunités restent insatisfaites en entreprises. Les causes ? Des mois que l’Union des entreprises du Luxembourg (UEL) cherchent à en percer les mystères.

Déjà, en 2023, une première étude avait permis d’identifier certains motifs de blocage (notamment le manque de main d’œuvre disponible). Voilà qu’un second volet pointe de nouveaux “handicaps” : les mêmes profils professionnels “chassés” par la plupart des entreprises, réticence à investir dans la formation d’une nouvelle recrue pour la mettre “à niveau” pour le poste à pourvoir ou encore un accès au télétravail trop limité encore. Ah, et il ne faudrait pas oublier… l’index.

Ainsi, le second Baromètre de l’emploi indique que le déclenchement systématique d’une augmentation de revenu de +2,5% sitôt que l’inflation atteint ce seuil constituerait un repoussoir pour nombre de firmes étrangères notamment. Sachant que la plupart des entreprises interrogées considéreraient le “coût de la main d’œuvre” comme le« principal défi à relever » pour assurer leur développement en 2024.

Limiter = rassurer

Difficile à prévoir dans un budget, lourd à financer, cette hausse de la masse salariale serait « incomprise par 73% des maisons-mères et les dissuade de renforcer leur présence au Luxembourg ».  Pour quasiment la même proportion des cabinets de recrutement sondés, l’index à la mode luxembourgeoise représenterait bien « un frein pour que les investisseurs étrangers se renforcent au Grand-Duché ou s’y implantent ».

En plus, selon l’étude menée avec la Federation for Recruitment, Search & Selection, l’index ne figure pas parmi les particularismes mis en avant pour vanter le pays auprès d’un profil étranger susceptible de postuler à un emploi ici. « Pas un argument d’attractivité », tranche le sondage.

De fait, la publication de ce nouveau Baromètre de l’emploi constitue une bonne occasion pour l’UEL de remettre en cause le fonctionnement actuel de l’index. Après les trois déclenchements de 2023 et celui qui s’annonce pour fin 2024, le dispositif est plus que jamais dans le collimateur du patronat. Et aussi du gouvernement….

D’ailleurs, dans ces conclusions, l’Union des entreprises luxembourgeoises renvoie à la proposition glissée dans l’Accord de coalition de la nouvelle majorité Frieden-Bettel. Cette dernière souhaitant à l’avenir s’en tenir à un index automatique par an (les éventuels suivants devant être négociés entre partenaires sociaux).

La proposition est dans l’air (mais pas encore discutée et encore moins votée). Mais pour l’UEL, cela aurait au moins le mérite de  « rassurer les acteurs internationaux ».

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