C’était dans leur programme de campagne : DP et CSV se disaient favorables au maintien de l’index. Et ce qui était vrai jusqu’au 8 octobre dernier, date des élections, devrait le rester jusqu’en 2028 à en croire l’accord de coalition. Si, à l’heure de présenter les grandes lignes de son action gouvernementale, Luc Frieden a préféré s’attarder sur d’autres points (fiscalité et politique familiale notamment), l’index n’a pas été oublié les 209 pages d’accord.

Et l’on peut y lire que, « sous sa forme actuelle », le système d’adaptation des salaires, retraites et traitements versés au Luxembourg ne changera pas. Une bonne nouvelle immédiatement tempérée toutefois par la volonté de changer éventuellement la donne en cas d’une hausse des prix trop forte sur douze mois.

Clairement, si sur une année plus d’un index devait être déclenché, alors la hausse de + 2,5% ne serait pas si systématique. En tous cas, elle mériterait discussion entre État et partenaires sociaux. Ministres, syndicats et patronat s’interrogeant alors en tripartite sur le bien-fondé de pareille mesure.

Patronat entendu

Est-ce à dire que revoir 2 ou 3 indexations -comme cette année- se produire sur 12 mois va devenir illusoire ? Luc Frieden et son nouveau ministre des Finances, Gilles Roth (CSV) ne devraient plus tarder à apporter des précisions sur ce point. Une clarification”précieuse” pour 515.000 salariés, fonctionnaires et 216.000 retraités du pays.

Dans l’accord de coalition, il serait question de “remplacer” possiblement, et au cas par cas,  l’index par d’autres mesures. Des gestes qui iraient évidemment dans le sens de la « lutte contre la perte de pouvoir d’achat des travailleurs », est-il indiqué. Mais des actions qui, en aucun cas ne devraient, « menacer la compétitivité des entreprises ».

En ce sens, chrétiens-sociaux et libéraux semblent avoir tenu compte de l’avis de nombre d’organismes patronaux du Luxembourg. Notamment celui de la Chambre de commerce qui, dès l’été dernier, avait fait connaître sa position sur le sujet aux futurs députés. Une position justement identique à celle préconisée dans l’accord trouvé : une indexation, ça va, au-delà il faut en parler…

Déjà ces derniers mois, le caractère immuable de l'index avait été revu dans les faits. Avec un report de 2022 à 2023 d'abord mais aussi une charge financière ne reposant plus seulement sur les sociétés pour le secteur privé mais aussi sur les finances publiques. Un choix décidé en tripartite et justifié, notamment, par le fait que pour bon nombre d'entreprises il n'aurait pas été possible de supporter sur un temps court des augmentations de salaires de 7,6% au total.

Dans l'accord de coalition, il n'est pas fait mention d'une révision du "panier de la ménagère", base de calcul officiel suivi par le Statec. Une idée pourtant inscrite dans le programme du DP de Xavier Bettel. Mais là encore, il faudra attendre les prochains mois pour voir si la pondération de tel ou tel produit (on pense aux carburants) ne sera pas adapté pour calculer l'indice des prix au Grand-Duché.

Pour mémoire, en Europe, il ne reste plus que 3 pays pratiquant l'indexation salariale : Luxembourg, Belgique et Malte.

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