En 2022, pas moins de 4.090 signalements de tentatives ou de cambriolages réussis ont été recensés par la Police luxembourgeoise. Soit une douzaine d’actes commis chaque jour dans le pays à l’encontre d’habitations (vides ou occupées). Et il est certain que sur ce type d’affaires, le taux d’élucidation reste largement perfectible…

D’où la suggestion émise dernièrement par deux députés LSAP. Pourquoi ne pas équiper la Police grand-ducale de dispositifs de lecture automatique de plaques d’immatriculation (LAPI). En effet, notaient Lydia Mutsch et Dan Biancalana, « de nombreux cambrioleurs fuient le lieu du crime en voiture ». Aussi, si un témoignage donnait aux enquêteurs un indice sur l’immatriculation d’éventuels suspects, le LAPI permettraient aux enquêteurs de savoir si les voleurs sont passés par telle ou telle route.

Pour le moment, reconnait le ministre de la Sécurité intérieure luxembourgeoise, pareil investissement n’est pas envisagé. Et pourquoi Henri Kox ne file pas à toute allure vers ces système que d’autres polices étrangères (même municipales) ont adopté à l’étranger ? D’abord car que le Grand-Duché ne dispose pas de la base légale qui permettrait d’utiliser ces appareils à des fins judiciaires.

Et le ministre de lister les problématiques que soulève l'emploi des LAPI. Quid de la protection des données collectées ? Qui pourraient les consulter? Combien de temps les preuves de passage ici ou là d'un véhicule seraient-elles conservées ? Doit-on adopter des appareils implantés sur des points fixes ou en version mobile ? Comment signaler aux conducteurs qu'ils sont ainsi surveillés ?

On sait combien il avait été long de traiter ces questions pour la vidéo-surveillance des rues ou les dispositifs de caméra embarquée pour les agents de police. Il faudrait donc que les députés s'attèlent à nouveau à un chantier pour déterminer jusqu'où ne pas aller trop loin à l'encontre des citoyens circulant sans rien à se reprocher.

L'argument "juridique" est effectivement valable. Mais de là en faire un point infranchissable... Ainsi, des villes comme Paris, Béziers, Montpellier, Lille ou Marseille ont déjà équipé certains véhicules de police avec ce type de dispositif. Au grand damne des automobilistes ne respectant pas les règles de stationnement ou pour retrouver des véhicules signalés volés.

Les LAPI sont aussi des systèmes devenus courants dans certains parkings (y compris au Luxembourg) ou péages routiers  pour faciliter le passage des conducteurs ayant réglé leur dû. Des stations-services sont également équipées pour flasher les plaques de celles ou ceux qui partiraient sans payer leur plein...

En attendant que la question soit tranchée au Luxembourg, voilà donc les cambrioleurs tranquillisés et les policiers réduits aux bonnes veilles méthodes d'investigation traditionnelles pour résoudre cambriolages, vols dans des établissements commerciaux et autres affaires de distributeurs bancaires arrachés/explosés...

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