Au printemps 2023, la question de la réduction ou non du temps de travail au Luxembourg avait agité les débats. Le ministère du Travail avait même commandé une étude pour estimer l’impact d’une telle mesure. Et si le ministre Georges Engel n’avait pas caché son penchant pour cette remise en cause des 40 heures, d’autres voix s’étaient déjà opposé.

Parmi ces “contre”, les représentants de l’industrie avaient été les premiers à marquer leur désapprobation. C’était en mars dernier mais alors que les partis politiques peaufinent leur programme politique pour les législatives d’octobre, un nouvel acteur économique vient de dire “non” à toute éventualité de réduction de la durée hebdomadaire du travail : la Luxembourg Confederation (ex-CLC, Confédération luxembourgeoise du commerce).

Ce 22 août, dans le calme d’une fin d’été caniculaire, c’est la présidente de cette structure qui a jeté un nouveau pavé dans la mare. Au micro de Radio 100,7, Carole Muller a ainsi fait connaître la position des 23 fédérations, unions et autres associations professionnelles patronales qu’elle représente : réduire niet.

Mais flexibiliser, pourquoi pas? Ainsi, la responsable serait plutôt favorable à une possibilité de « trouver des arrangements individuels dans l’entreprise avec les salariés qui souhaitent adapter leurs horaires de travail ». 

En parler tranquillement

Nul doute que les formations politiques en lice pour diriger le Luxembourg pour les 5 prochaines années vont prêter l’oreille à son message. C’est que ce “non”-là est l’écho de la position de près de 18.000 entreprises du pays… Une voix loin d’être négligeable donc.

D’ailleurs, pour la présidente de la nouvelle Luxembourg Confederation, s’il faut bousculer l’ordre social, ce serait plutôt du côté de l’index qu’il faudrait se pencher. Alors que le 3ème déclenchement de hausse généralisée des salaires approche à grands pas, Carole Muller estime que le temps est venu de dialoguer autour de ce sujet majeur.

En effet, bien des entreprises (notamment dans le commerce) peinent à suivre cette montée des coûts salariaux. Le chiffre d’affaires des enseignes ne suivant pas forcément la même courbe que celle de l’inflation

Aussi, la Confédération veut-elle dialoguer du caractère automatique de l’indexation en profitant d’une période où le Luxembourg ne traverse pas de crise. « Ce serait idéal, pour une fois, d’en parler tranquillement », estime Carole Muller. Pas sûr que les deux syndicats soient du même avis, même si le LCGB semble plus souple que l’OGBL sur cette question.

 

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