Il fallait s’y attendre. Une semaine après la présentation d’une étude sur l’impact d’une possible réduction du temps de travail hebdomadaire au Grand-Duché, les syndicats n’allaient pas laisser passer une Fête du travail sans évoquer ce point crucial. Sauf qu’entre le discours entendu ce 1er mai à Luxembourg (OGBL) et celui scandé à Remich (LCGB), il y avait bien dissonance.

Pour la présidente de l’OGBL, pas d’hésitation : le pays a besoin de « raccourcir le temps de travail ». Des 40 heures faisons table rase donc. Et Nora Back de motiver ce choix pour que l’emploi au Luxembourg « devienne plus attractif pour attirer plus de monde ». Logique selon elle à l’heure où nombre d’entreprises peinent à trouver suffisamment de recrues.

Diminuer la durée hebdomadaire du travail serait également un atout à la fois « pour vieillir en bonne santé » mais aussi atténuer dans les organisations le risque de burn-out, les problèmes liés à l’équilibre vie professionnelle/vie privée mais faire baisser la pression sur les salariés alors que l’intensité du travail tend à s’accentuer.

Danser plutôt que revendiquer

Un argumentaire que Nora Back a assuré devant un hôte de marque, et une oreille attentive : le ministre du Travail en personne. Le socialiste Georges Engel ayant fait le déplacement au meeting OGBL.

Au passage, la présidente du 1er syndicat luxembourgeois n’a pas manqué de taclé le patronat qui, par la bouche de Michel Reckinger (UEL) se moquait la semaine dernière d’une OGBL qui serait devenu «l’antichambre du ministère du Travail »… « Croyez-moi, si c’était le cas, nous danserions plutôt que de continuer à revendiquer ! »

Pour le LCGB, l’approche est toute autre. Oui, reconnait Patrick Dury, il faut une discussion sur le temps de travail. Mais la réduction globale ne serait pas la voie à suivre, au yeux de la Confédération luxembourgeoise des syndicats chrétiens. Par contre, « en temps de crise, il doit être possible de réduire le temps de travail afin de répartir le travail disponible sur un plus grand nombre de personnes ».

Si gains de productivité il y a bien eu grâce à la digitalisation, le LCGB entend que cela profite maintenant aux salariés. Alors oui, il faut des « discussions sur de nouveaux modèles de temps de travail qui répondent aux besoins des salariés et de leurs familles ».

Pique lancée

Et si flexibilisation (annualisation ?) des horaires il doit y avoir, Patrick Dury et les siens insistent pour que dans les entreprises la délégation du personnel ait bien « un droit de codécision en ce qui concerne cette planification ».

Face à ses adhérents, le discours a fait mouche. Les propos ont également été appréciés par Xavier Bettel, Sam Tanson et Luc Frieden présents à Remich en ce 1er mai. Des têtes de listes pour les prochaines législatives DP, Verts et CSV qui ont dû apprécier également la pique lancée par Patrick Dury au LSAP notamment : « Camarades, vous devez enfin vous réveiller de vos rêves gauchistes !» Georges Engel a bien fait de rester au meeting OGBL…

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