Pas un,  pas deux, pas trois… mais c’est bien quatre textes que les députés viennent de voter pour créer un électrochoc dans le secteur de la construction luxembourgeois. Le gouvernement avait promis d’agir vite, voilà qui est fait. Ne reste plus qu’à attendre et voir si les chantiers reprennent, les transactions immobilières repartent à la hausse et les pertes d’effectifs ou les faillites se réduisent.

De ce “paquet logement”, le pays attend beaucoup donc. La relance économique d’un secteur en péril depuis deux ans maintenant mais deux autres objectifs également. Primo, réduire la pénurie de logements abordables. Secundo, aider les habitants à acheter ou louer un logement. D’où des mesures tirant tous azimuts pour agir « à court, moyen et long terme », en pesant ou non sur la fiscalité par exemple.

La prime locative pour jeunes salariés est ainsi désormais actée. Les entreprises pouvant ainsi aider leurs plus jeunes collaborateurs à s’installer. La subvention de loyer a été augmentée, atteignant désormais 80 euros par enfant hébergé.

Congé collectif et état de crise

Mais parmi les mesures adoptées, se trouve également la révision du Bëllegen Akt. Ce crédit d’impôt accordé sur les droits notariaux sur l’investissement dans le locatif social passe à 40.000 euros. Un niveau temporaire mais qui devrait encourager certains placements. Tout comme la réintroduction de la neutralité fiscale concernant certaines plus-values immobilières laisse entrevoir une redynamisation d’un marché somnolent ces derniers mois.

Il a également été décidé d'augmenter le plafond de déductibilité fiscale des intérêts débiteurs. Un geste que pourrait apprécier des ménages hésitant à investir dans la pierre actuellement.

Reste que si le secteur du bâtiment voient avec soulagement ces gestes devenir réalité, seule la réaction réelle comptera au final. Et chacun d'espérer un rebond avant le prochain congé collectif (le 26 juillet prochain) ou la fin de l'état de crise (1er août) permettant aux entreprises en difficulté de "bénéficier" du parapluie du chômage partiel pour conserver leur main-d'œuvre dans l'attente d'une possible reprise de l'activité.

Une reprise qui doit être rapide (pour éviter la catastrophe sociale) et qui doit être massive espère le chef du gouvernement et son ministre du Logement, Claude Meisch. En effet, rien que pour faire face à la pression démographique ce sont 6.000 nouveaux logements qui doivent sortir de terre chaque année désormais... On en est encore loin.

Mais déjà, dans son budget 2024, l'État a clairement marqué sa volonté d'agir en ce sens. Avec une enveloppe dédiée au Logement augmentée de près de 30%, pour passer à 364 M€ cette année. Sans parler des efforts demandés aux communes de soutenir, elles aussi, la finalisation de projets immobiliers en difficulté ou relevant du domaine social. La Ville de Luxembourg a donné l'exemple en débloquant 66 M€ pour l'acquisition d'appartements qu'elle intègrera dans son parc immobilier dans le but de les louer.

L'État se portera garant

Conscient que le manque de capital de certains clients rebutent les banques à leur prêter en vue d'un projet d'accession au logement, l'État a décidé de se porter garant du prêt sollicité. Sous certaines conditions bien sûr...

  • Le plafond du taux débiteur maximal du prêt à garantir est augmenté de 3% à 6%
  • Le taux maximal de la garantie étatique par rapport au coût du projet passe de 30% à 40%
  • Les plafonds de revenus applicables à la garantie étatique abaissés

Les renseignements peuvent être obtenus sur www.logement.lu

 

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