Trois semaines après la fin du congé collectif d’hiver, le secteur de la construction reste toujours chancelant. Certes, le gouvernement a bien présenté un plan d’urgence susceptible d’éviter la bérézina aux entreprises du bâtiment mais les nuages pèsent encore au-dessus des têtes des quelque 60.000 salariés engagés pour mener à bien les chantiers. Et c’est bien dans l’objectif de préserver “au mieux” cette main-d’œuvre qualifiée que le secteur a été déclaré “en état de crise” au 1er février.

En clair, cela signifie qu’une partie des sociétés de cette branche d’activité vont pouvoir bénéficier du chômage partiel d’origine conjoncturelle, en attendant des jours meilleurs. Ou au moins, juillet 204, échéance fixée par le gouvernement. Mais si le parachute a été proposé, il ne saurait concerner la totalité des professionnels du BTP.

Par avance, les ministres de l’Économie et du Travail avaient déjà clairement borné le dispositif. Seules pouvaient en bénéficier les entreprises actives dans la construction résidentielle et non-résidentielle, préparation de sites (terrassement) et démolition. Elles et elles seules, soit tout de même 667 entités établies au Grand-Duché.

Des contrôles en vue

Par ailleurs, Lex Delles (DP) et Georges Mischo (CSV) avait limité “l’offre” à un maximum de 2o% des effectifs en poste dans ces sociétés. Au-delà, il fallait se résoudre à d’autres mesures moins réjouissantes… Et à la Chambre des députés, les ministres ont tenu à être encore plus précis : ne pourront être concernés par la mise en chômage partiel que les métiers manuels intervenant sur site (et donc pas les administratifs par exemple).

Si l’état de crise du secteur couvre un semestre entier, les entreprises devront chaque mois renouveler et ajuster leur demande d’octroi de chômage partiel. Pas de blanc-seing accordé par le Comité de conjoncture au-delà de 4 semaines même si aucune reprise n’est enregistrée dans le carnet de commandes.

Par ailleurs, afin d’éviter tout abus (et distorsion de la concurrence), l’administration luxembourgeoise sera particulièrement attentive au bon respect des règles s’imposant aux sociétés bénéficiaires du chômage partiel. ADEM et Inspection du travail auront pour ordre de multiplier les contrôles durant la période.

Pour information, 95 entreprises (tous secteurs confondus) ont déposé une demande prévisionnelle d’octroi de chômage partiel pour février 2024. Le Comité de conjoncture a validé 76 dossiers.

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