Un index qui ne cesse de pointer le bout de son nez, un crédit impôt énergie qui touche à sa fin, une inflation persistante : on a connu période plus stable au Luxembourg. Et pourtant, à regarder l’état des comptes publics, la ministre des Finances reste optimiste. La preuve, ce 30 janvier au matin à la Chambre des députés, elle a assuré : « Je proposerai des allègements fiscaux ciblés pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages ».

Une annonce faite mais sans entrer dans le détail des mesures possiblement à venir. Dans les propos de Yuriko Backes, il est juste question de dispositifs pris « avec effet rétroactif ». Un propos faisant écho à ceux prononcés voilà quelques semaines déjà et qui ne demanderait qu’une seule chose pour se traduire en acte : « Si l’amélioration qui se dégage de la situation financière du pays par rapport aux estimations précédentes se confirme ».

Car en l’état, tout ne va pas si mal dans les comptes publics. Les recettes ont été bonnes : 23,5 milliards d’euros. Pour des dépenses qui, au 31 décembre, représentaient 22,5 milliards d’€. Toutefois, certaines factures restant à honorer (de l’ordre de 1,8 milliard) , le bilan 2022 ne se traduira par un excédent financier.

Une crise à 413 M€

Seulement, la ministre estime que l’exercice pourrait s’achever avec « une amélioration d’au moins 500 millions d’euros par rapport à l’estimation présentée en octobre 2022 ». Si cette tendance se maintient jusqu’à la clôture officielle des comptes (au printemps), les annonces à venir pourraient donc redonner le sourire (et des marges financières) aux ménages.

Après le “coûte que coûte” du Covid, le gouvernement a dû cette fois ouvrir le porte-monnaie pour soutenir familles et entreprises. Un accompagnement qui, d’aides en ristourne, aura pesé pour 413 millions d’euros de dépenses ou de non-recettes perçues par rapport au budget initialement proposé.

Ainsi, par exemple, le Crédit impôt énergie aura à lui seul vu l’Etat faire une croix sur 267 millions d’euros.

Prudente, Yuriko Backes n'en dit donc pas plus sur les éventuelles "fleurs" distribuées aux ménages grâce à une possible "marge disponible". Mais ces coups de pouce seront, s'il y a lieu, présentés fin avril 2023. Date à laquelle celle qui a succédé à Pierre Gramegna dévoilera un "programme de stabilité et de croissance" pour le pays.

En attendant, la ministre des Finances constate déjà avec satisfaction que la dette publique luxembourgeoise se chiffrait à 18,9 milliards d'euros au 31 décembre dernier. Soit un peu moins que ce qu'elle avait anticipé en présentant le budget 2023 du pays. Ouf.

 

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