Pas de jaloux : 2 euros pour le passage du tunnel traversant Florange, idem (sans doute) pour la portion à 2×3 voies pour rejoindre le Grand-Duché. Usagers de l’actuelle A31, il va falloir passer à la caisse pour circuler sur la prochaine bande de macadam qui pourrait vous mener de la maison au travail.

L’idée d’un péage pour financer le nouveau tracé de l’A31bis n’était pas un secret ; le principe vient d’en être acté par l’État français. Ce 19 février, le préfet de la Moselle s’est chargé d’annoncer la (mauvaise) nouvelle. Oui, les travaux seront bien confiés à une entreprise privée. Oui, ce concessionnaire se remboursera via une taxe prélevée sur chaque passage entre France et Luxembourg (et vice-versa).

C’est qu’il en faudra des automobilistes-payeurs pour financer les deux chantiers en vue. Alors va pour une privatisation qui, selon le préfet, « rend possible le financement du projet à une échéance plus rapide ». Et l’on parle là de 700 à 900 millions d’euros à trouver pour assurer :

  • la réalisation d’une nouvelle portion d’autoroute de 7,9 km passant “sous” Florange via un tunnel profond (selon le tracé n°4 retenu après des mois de concertation et l’aval de l’ancien ministre des Transports, Clément Beaune)
  • le passage en 2×3 voies de 12 km de l’A31 entre le Nord de Thionville et la frontière (tronçon ralliant l’A3 luxembourgeoise déjà élargie, elle).

Allez, que l’on se console : il y aura sans doute quelques ristournes pour les habitués. Un “abonnement spécial frontalier” ? Pourquoi pas ? « La réduction pourrait représenter 30% du prix », évoque (au conditionnel) le préfet. De quoi déjà économiser 2,40 € chaque jour pour un aller-retour…

Mais il se pourrait qu’un tarif modulable allège aussi l’addition pour les usagers. Mais cette formule semble moins privilégier les navetteurs se rendant via l’autoroute au Luxembourg pour y travailler. En effet, elle verrait le plus bas tarif s’appliquer aux heures creuses et non pas en plein pic de circulation, matin et soir…

À vrai dire, la seule annonce réconfortante tient dans la confirmation que la mise en place des deux péages (en moins de 25 km !) n’impliquera pas la pose d’aucune barrière.

Une bonne décennie

Le progrès a du bon et la lecture informatique des plaques d’immatriculation se chargera d’assurer le contrôle des allers et retours et donc le paiement des sommes dues sans besoin de freiner. Cela n’aura guère eu de sens si ce projet d’A31bis mené pour « réduire la congestion routière» engendrait de nouveaux bouchons !

Reste toutefois encore de nombreuses années à circuler dans les ralentissements de l’actuelle A31. Car même si l’État vient de donner son feu vert, s’engage désormais une (longue) période de possibles recours contre cette décision, d’études diverses et de tracas en tous genres. Rien donc avant une bonne décennie et d’ici là…

 

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