Voilà un arrêt de maintenance qui aura été plus long que prévu. En pause depuis février 2022, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Cattenom vient seulement de reprendre du service. Un panache de vapeur blanche témoignant de son activité.

Mais ce n’est que cette nuit que le réacteur devrait atteindre sa pleine puissance. A savoir : 1 300 mégawatt désormais réinjectés sur le réseau électrique.

Pour les équipes du site installé en bordure de Moselle, ce redémarrage constitue un soulagement. En effet, une visite périodique nécessite habituellement moins de temps d’arrêt, mais cette fois il a fallu ajouter plus d’actions de maintenance aux 1 200 opérations de contrôles et de travaux usuelles. Cela en raison de la découverte de problème de corrosion sous contrainte.

Hostile, mais…

Voilà donc la moitié des réacteurs de la centrale lorraine en production. Les cheminées des réacteurs n°1 et 3 restant désespérément “muettes” au moins jusqu’en février 2023

Pour la France, c’est aussi un soulagement que ce redémarrage de réacteur. En effet, alors que les températures chutent brutalement, le pays peut maintenant compter sur 40 installations nucléaires en activité (sur 56 réacteurs installés). De quoi mieux assurer l’alimentation électrique du territoire.

Le réacteur n°4 à la veille de son redémarrage (©EDF Cattenom)

Mais le Grand-Duché, même s’il est toujours hostile à la centrale de Cattenom installée bien trop près de ses frontières, pourrait lui aussi bénéficier de l’activité du réacteur n°4. Un équipement qui à lui seul produit autant sur une année que les centrales hydroélectriques de Vianden et du Barrage d’Esch-sur-Sûre.

Actuellement, on estime que –même en progression– la production d’électricité renouvelable du Luxembourg couvre juste 15% des besoins.

En effet, le Luxembourg reste extrêmement dépendant de l'énergie produite à l'étranger. Et les mégawatts français seront les bienvenus alors que le Grand-Duché s'organise pour éviter un blackout électrique cet hiver.

En début d'année, l'Institut de régulation luxembourgeois estimait que le Luxembourg importait 70% de son électricité d'Allemagne et 23% de France. La puissance provenant de l'Hexagone servant principalement à alimenter ArcelorMittal et ses usines sidérurgiques.

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