Claude Turmes s’apprête à vivre un hiver difficile. Pas simple en effet d’être ministre de l’Energie alors que des tensions d’approvisionnement se font ressentir autant sur le gaz fourni au Luxembourg que sur l’électricité.

Mais pas question de paniquer, et le responsable déi Gréng de répéter pour le moment : « Actuellement, le risque d’interruption électrique n’est pas plus élevé que les années précédentes ». Sauf que ni le contexte international, ni l’arrêt de la moitié des réacteurs nucléaires français ne poussent à l’optimisme pour un Etat dont 80% de l’énergie électrique provient de l’extérieur.

Pas pour rien d’ailleurs que le gouvernement luxembourgeois vient de réviser son Plan de préparation aux risques pour le secteur de l’électricité. Autrement dit : la mise en place d’une organisation et des outils pour faire face à une possible chute d’alimentation sur le réseau national.

La "météo électrique" en direct

Pour l’heure, chacun des 300 000 clients-raccordés peut déjà connaître la "météo électrique" du Grand-Duché en temps réel. Autrement dit : s’il existe ou non un risque de coupure. C’est là toute l’utilité préventive du StroumMonitor, consultable directement sur le site Creos.lu.

On y lit le potentiel électrique disponible, selon un code couleur universel : vert quand tout va bien,  orange quand la situation bascule, rouge quand le pire scénario est atteint.

 

Ce stade rouge, il est clair que le Luxembourg ne souhaite pas l’atteindre. Un blackout général, une perte généralisée d’électricité, étant l’ultime recours des autorités.

Pour éviter cela, différents niveaux de crise ont été définis. Un plan établi non seulement avec Creos (qui distribue les kilowatts via ses 10 267 km de lignes électriques) mais aussi les partenaires industriels, gourmands en énergie. A aussi été intégré à la réflexion le Haut-Commissariat à la Protection nationale (qui avait pris en charge la gestion de la crise covid ces deux dernières années).

Si Claude Turmes invité d’ores et déjà chacun à bien maîtriser son usage de l’électricité, le ministre envisage de possibles coupures d’alimentation. Mais, dans une hypothèse basse, celles-ci ne seraient que « locales, temporaires et tournantes ».

Triple bonne action

Et pas question pour le gouvernement de couper prioritairement l’électricité aux ménages. En cas de "délestage", les gros consommateurs (type industriels) seront d'abord concernés. Cela en dehors des sites à risque type SEVESO.

Ensuite, seulement, les clients basse tension (la grande majorité des particuliers et des commerces). L’étape ultime étant ce fameux blackout où même certaines infrastructures critiques seraient impactées. Une panne généralisée inédite pour le pays.

Comme pour le gaz, « il est conseillé d’être conscients de notre consommation électrique», insiste le ministre Turmes. D’où son appel à adopter les « bons gestes » pour non seulement ne pas mettre en péril le réseau mais aussi réduire sa facture énergétique et... protéger le climat.

Une triple bonne action à mettre en place au plus vite d'autant que cette semaine le mercure pourrait descendre vers les -10°C dans certaines parties du pays.

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