« Tous les feux sont au vert ! » Si à la veille de son départ, le directeur de Luxtram tient à glisser ce commentaire, c’est qu’un temps, on a pu penser qu’un point rouge était en train de naître entre la société publique chargée de la mise en œuvre du tram, les plans du ministère de la Mobilité et les souhaits de la Ville de Luxembourg. « Non, je ne veux rien bouleverser de ce qui était déjà prévu », vient tempérer Lydie Polfer, la bourgmestre de la capitale.

Alors tout roule donc, et le tram peut reprendre son train-train quotidien. Enfin plutôt sa course folle, entamée voilà sept ans, et qui maintenant permet à quelque 110.000 voyageurs par jour d’aller et venir le long des 16 km de la ligne n°1. Une ligne qui, dès juillet, s’allongera de 3,7 km (entre le lycée Bouneweg et le Stade de Luxembourg) et 3,9 km supplémentaires dès le début 2025 (entre le Kirchberg et l’aéroport du Findel).

Pas plus d’inquiétude pour les liaisons vers Hollerich ou les nouveaux quartiers du plateau du Kirchberg. Le budget a été voté pour ces deux destinations. Et, en ce qui concerne le “quartier des affaires”, les travaux devraient démarrer au 1er trimestre 2025 le long du Boulevard Adenauer. Côté Hollerich, on attendra la sortie de terre des premiers immeubles de l’ensemble immobilier baptisé Nei Hollerich.

Pour la suite ? « On garde les mêmes axes, ceux du Plan national de mobilité », est venue rassurer aussi la ministre de la Mobilité à l’occasion d’un point presse. Pas question de dévier d’un pouce les projets décidés. Et cela même si Luxtram s’apprête à changer de directeur, même si le gouvernement a changé de “couleurs”, même si la Ville vient d’établir sa propre stratégie de transport

Forcément par la Route d’Arlon

Cela signifie donc que le tram passera bien par la Route d’Arlon pour rejoindre le CHL (Centre hospitalier de Luxembourg) avant de tourner vers le quartier des Arquebusiers. « Je ne disais pas qu’il fallait faire autre chose, s’explique Lydie Polfer après la polémique. Juste cette fois, le tracé emprunte des terrains qui appartiennent à des privés, on sait d’expérience que cela va êtree plus difficile à négocier que lorsque les rails sont posées sur des rues ou des voies en mains publiques... »

Ainsi, en fonction des négociations, un possible circulation du tram en souterrain pour les rames partant de la Place de l’Étoile vers le Wunnquartier (ancien stade Josy-Barthel) et au-delà n’est pas à exclure. Même si ce n’est là encore qu’une hypothèse parmi d’autres…

Par ailleurs, l’axe nord-sud allant de Cloche d’Or à la Place de l’Étoile reste lui aussi d’actualité. Sa finalisation avant 2035 « est même une priorité pour nous ! », klaxonne la ministre Yuriko Backes. C’est si dire l’impatience à voir démarrer cette nouvelle ligne desservant Cessange, Gasperich, Hollerich et Belair.

« Cette ligne a été pensée pour desservir ces autres quartiers de la capitale et donc soulager les rames de la ligne n°1, en proposant d’autres itinéraires à d’autres passagers », indique André von der Marck qui a veillé au lancement du projet dont la route d’Esch constituera l’épine dorsale.

Un second centre technique

Quand tout cela sera achevé dans la capitale, à l’horizon 2035, le tram devrait bénéficier à près de 200.000 personnes/jour. Le double de la fréquentation actuelle donc… Un challenge qui impose de doter Luxtram de nouvelles rames pour transporter autant de monde. Là aussi, le bon de commandes est prêt à partir.

« Le tram actuel mesure 45 mètres de long, le prochain fera 53 m. Mais pas de panique, les quais existants sont déjà dimensionnés pour accueillir les rames. » Mais cela signifie aussi qu’il faut des garages et des ateliers de maintenance plus important.

Sur ce point également, la planification tourne à plein régime : un second centre de remisage est à l’étude, certainement du côté de Cloche d’or. « Ce serait l’emplacement idéal, au sud de la Ville et juste à la relation avec l’autre grand des années à venir : le tram rapide vers Belval », explique-t-on côté Luxtram. Le futur équipement accueillerait une quarantaine de rames, en plus de la trentaine actuellement lancées sur le réseau depuis le dépôt actuel du Kirchberg.

 


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