L’avion transportait 19 passagers et trois membres d’équipage. A bord se trouvaient 15 Allemands, en majorité “des hommes d’affaires venus à Luxembourg pour la journée”, cinq Luxembourgeois et deux Français, a précisé le ministre luxembourgeois des Transports Henri Grethen.

Le pilote luxembourgeois a survécu, mais la nationalité du second survivant n’a pas été communiquée.

L’appareil, un Fokker 50 parti de l’aéroport de Berlin-Tempelhof à 08h40 (07h40 GMT), s’est écrasé à 10h10 locales (09h10 GMT) près de Niederanven, à dix kilomètres de l’aéroport de Luxembourg-Findel, alors qu’il procédait à une manoeuvre d’approche pour atterrir.

L’avion a violemment heurté le sol à proximité d’une route qu’il a ensuite traversée avant de finir sa course dans une prairie.

Plusieurs dizaines de sauveteurs étaient encore affairés mercredi après-midi à désincarcérer les corps des victimes dans les restes de la carlingue démembrée de l’appareil, en partie calcinée et déchirée par un trou béant à l’arrière du cockpit. Les derniers corps n’ont pu être extraits des décombres qu’en fin d’après-midi.

Premier arrivé sur les lieux de l’accident, un chauffeur de taxi, Guillaume Wainachter, a raconté à l’AFP avoir tenté en vain de sauver des passagers qui criaient à l’intérieur de la carlingue, avant que celle-ci ne prenne feu.

“La porte du cockpit était ouverte. J’ai entendu des cris à l’intérieur. Je me suis approché pour tenter de sauver des gens. Il y a eu un bruit étrange et tout à coup les flammes sont sorties. Je me suis vite éloigné. Les cris se sont arrêtés”, a-t-il dit. Il a assuré ne pas avoir entendu d’explosion.

Selon lui, les secours sont ensuite rapidement arrivés et les pompiers de la ville de Luxembourg ont éteint l’incendie. Le cockpit n’a pas été atteint par les flammes, mais le reste de la carlingue a brûlé, a témoigné un pompier.

Selon le ministre des Transports, la plupart des passagers sont morts sous la violence du choc” et non dans l’incendie qui l’a suivi. “Les difficultés que nous avons eues à dégager les corps témoignent de la violence de ce choc”, a-t-il souligné.

Au moment de l’accident, “les conditions météorologiques n’étaient pas les meilleures, il y avait un brouillard épais”, a-t-il expliqué. “Cependant, a-t-il ajouté, la visibilité dépassait les 100 mètres”.

Le Fokker avait reçu l’autorisation d’atterrir puis “a disparu des écrans radar, ce qui a déclenché l’alerte”. Aucun message de détresse n’a été envoyé.

Une double enquête judiciaire et aéronautique a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident, le premier de l’histoire de Luxair et le deuxième jamais survenu au Luxembourg, après l’accident d’un avion de la compagnie russe Aeroflot qui avait fait 14 morts en décembre 1982.

“Nous ne savons pas ce qui s’est passé, ce sont les experts qui le diront”, a déclaré le directeur général de Luxair, Christian Heintzmann. “Nos avions sont révisés selon les critères luxembourgeois, qui ne sont pas les moindres”, a-t-il assuré.

Le Fokker 50 accidenté avait repris ses vols mercredi matin, juste après avoir subi sa révision générale annuelle.

La Grande-duchesse Maria Teresa de Luxembourg et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker se sont rendus dans la journée sur les lieux de la catastrophe.

Une chapelle ardente a été dressée pour accueillir les dépouilles des victimes dans la commune de Betzdorf, où était attendu dans la soirée le ministre allemand des Transports Manfred Stolpe.

Source Esp@ceNet