En dix ans, de 2014 à 2024, le nombre de familles d’accueil a été multiplié par près de 2,5 au Luxembourg. Leur nombre passant de 196 à 475. Pourtant, le pays en manque encore « cruellement » selon les mots de Mireille Molitor, présidente de l’association Fleegeeltern Lëtzebuerg.

En effet, parmi les 1.299 mineurs et jeunes adultes placés en 2022, 60% se sont retrouvés des foyers d’accueil. Un nombre que la responsable et ses adhérents trouvent encore bien trop élevé. « L’enfant crée un attachement avec sa famille d’accueil. Un attachement dont il ne peut pas bénéficier dans les institutions où la personne responsable de lui change régulièrement », regrette l’association.

Selon la loi, au Grand-Duché, une famille d'accueil doit suivre une formation de 84 heures avant de pouvoir accueillir un enfant dont le dossier correspond au mieux.  Les "accueillants" doivent aussi faire preuve d'une grande disponibilité émotionnelle et... de temps. Un temps de "d'acclimatation" qu'aucun congé ne permet pour l'instant.

Toutefois, un projet de loi a été déposé en ce sens. Il préconise ainsi un congé de 10 jours pour les familles d'accueil. Une durée jugée encore « ridiculement courte »  par la Fleegeeltern Lëtzebuerg. Elle revendique, comme c'est déjà le cas pour les familles adoptives, un congé d'accueil de 3 mois.

Pour l'heure, le ministère de la Justice n'envisage pas une telle prolongation. Selon la ministre Elisabeth Margue, le placement de l'enfant en famille d'accueil ne s'avère être que temporaire (et non définitif comme dans le cas d'une adoption). De fait, les mêmes droits ne sauraient s'appliquer.

De la disponibilité pour s'attacher

Pourtant, dans la réalité, les jeunes placés (accueillis) restent longtemps dans les familles d'accueil (en moyenne ) et que celles et ceux qui retournent chez leurs parents biologiques sont rares. Aussi, pour Mireille Molitor, les familles d'accueil « sont bien des familles comme les autres»; elles doivent donc bénéficier d'un congé égal de 12 semaines.

Outre ce congé, l'association revendique aussi plus de considération pour ces foyers qui acceptent d'héberger et de suivre un "petit". Elle demande que le statut de ces adultes soit« clarifié », car il ne repose actuellement que sur quelques bénévoles et sans garantie légale.

 

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