La pollution de l’air aux particules fines raccourcirait la durée de vie de l’Homme de 2,2 années en moyenne dans le monde avec, évidemment, de larges disparités. Ainsi au Luxembourg, les habitants perdraient environ deux mois quand dans certains pays d’Asie du Sud, il serait question de près de cinq ans.

La faute aux particules fines

Les données proviennent du dernier numéro d’Air Quality Life Index, produit par l’Energy Policy Institute de l’université de Chicago. Les auteurs du rapport rappellent que c’est le non-respect des règles préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de pollution de l’air qui entraîne cette baisse de l’espérance de vie.

Concrètement, l’OMS recommande que la densité de PM2,5 dans l’air (des microparticules inférieures à 2,5 microns, soit le diamètre d’un cheveu) ne dépasse pas les 15 microgrammes par mètre cube sur toute une période de 24 heures. Cette densité doit également rester inférieure à cinq microgrammes par mètre cube en moyenne sur un an.

97 % de la population mondiale touchée

Dans les faits, la quasi-totalité des régions du monde (plus de 97 % de la population mondiale) dépasse ces seuils, parfois de très loin. Le taux est par exemple quinze fois supérieur à la normale au Bangladesh, dix fois en Inde et neuf fois au Népal et au Pakistan. À New-Delhi, la capitale indienne, l’espérance de vie est même réduite de dix ans !

Le rapport met sur la même ligne la mortalité due à la pollution de l’air par les PM2,5 et celle causée par la consommation de tabac. Elle serait par ailleurs trois fois supérieure à celle résultant de la consommation d’alcool et six fois plus meurtrière que le Sida.

Pollution « raisonnable » au Luxembourg

En Europe, la situation est plus enviable que dans le reste du monde avec donc « simplement » 2,2 années de vie en moins. C’est encore mieux dans le Grand-Duché avec une moyenne de deux mois de perdus sur l’ensemble du territoire (autour d’un mois en moins dans le nord du pays et jusqu’à trois mois dans les cantons de Luxembourg et de Remich).

Mieux : en dix ans, la concentration en particules aurait même baissé dans le pays, passant de 14,1 µg/m3 (microgrammes par mètre cube) en 2010 à 7,2 µg/m3 en 2020 (soit environ neuf mois d’espérance de vie en moins ) !

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