Aïe aïe aïe, Actarus ... Mensonges par omission! c'est pas très facile quand on est de droite de tenir cette position de défenseur de la culture... Normal, elle n'est pas naturelle...
"Les libéraux regrettent fortement le manque de culture et nottament le manque de culture économique et financière qui fait plomber les incultes dans le credit revolving, les subprimes et le sur endettement qui provoque ensuite les crises..." : tu peux remplacer ici sans aucun problème le terme "libéraux" par "communistes" ou "trotskistes", ça fonctionne tout aussi bien. Là où tu mens, c'est que tu oublies de signaler qui sont les premiers à bénéficier de ces situations où le surendettement est savamment, patiemment, sournoisement entretenu (par l'incitation à la frénésie de consommation, par le conditionnement publicitaire, par l'orientation, le formatage des désirs -c'est un truc de "gauche", ça? allons allons...), et de signaler que cette situation est recherchée par ces personnes ou structures, et que cela fait partie intégrante du système capitaliste.
Très rapidement, tu sautes de la culture à la "culture économique", et tu n'envisages la "culture économique" qu'en ce qu'elle se bornerait à idolâtrer le capitalisme, et à tourner en dérision ou discréditer tout ce qui pourrait l'amender. Et quand j'évoque ces excès du capitalisme, tu es le premier à les justifier et les défendre, cher Ami : point d'alternative possible, et réguler serait d'une façon ou d'une autre s'opposer au bien-être économique que le capitalisme apporte à la planète. On en reparlera avant la fin de l'été quand la Chine va commencer à s'enflammer (bulle spéculative immobilière, effondrement de 15 à 30% de certains marchés qui croissaient à 2 chiffres en 2013...). Tu te trouves cisaillé par ce paradoxe de 80% des mecs de droite : économiquement parlant, vous prêchez -avec un intégrisme de bon aloi, qui ne supporte aucune discussion- que tout ira bien quand tout sera soumis au marché (et même la culture, l'éducation, les idées, les esprits...), il y a une certaine logique, là dedans : ça fait moderne (pour un forcené de la réussite économique, pas question d'être à la traîne, et il faut suivre comme un seul homme les apôtres du libéralisme, quitte à se réfugier dans des démonstrations "statistiques" bancales, et à nier des évidences scientifiques). Mais d'un autre côté, quand vous vous rendez compte des ravages de la société et de la culture façonnées selon la loi du marché et de l'audience, vous hurlez aux loups! : rendez nous les "vraies valeurs" (morales, hein!)!!!! Rhalala...
Le capitalisme ne peut tenir qu'à la condition de s'aliéner des populations entières de "consommateurs" ayant renoncé à leur citoyenneté, et c'est son premier combat en matière de culture. Oh, certes, il y a bien (et pour un temps restreint) quelques exceptions où l'excellence culturelle livre des beaux combats, et parvient à les gagner. En cela, il n'y a pas dexcès du capitalisme à proprement parler : le capitalisme est, intrinsèquement, de par sa nature même, porteur de ces perspectives que tu appelles "excès". Mais tout en continuant à ne pas entendre ceux qui souhaiteraient les modérer ou les réguler, tu t'en fais un docile complice, tu y adhères de toute ton âme, comme un bon petit soldat. Et en bon petit soldat, avec tes oeillères et le doigt sur la couture du pantalon, tu en feras les frais comme les autres.