On entend souvent les mêmes histoires, depuis 2020 où la population a été confinée à cause de la pandémie du Covid 19 : les gens ont envie de faire des travaux dans leur logement.

Ils sont nombreux ceux qui ont pu faire des économies, faute de pouvoir dépenser leur argent dans les voyages ou autres loisirs. Mais on voit aussi qu’avec la quasi-généralisation du télétravail dans de nombreuse professions, beaucoup ont vu leur logement sous un autre angle. Ici un projet de piscine, là une véranda, ici encore la rénovation ou l’agrandissement de pièces, ce sont tous ces travaux qui ont donné du travail à toutes ces sociétés de construction.

Deux ans plus tard, les projets ayant muri et les devis étant signés ; les entreprises peinent à trouver du personnel pour honorer leurs contrats et mener à bien les chantiers. Voici deux témoignages de personnes travaillant dans des sociétés de construction au Luxembourg.

Quels sont les salaires moyens demandés dans le bâtiment au Luxembourg ?

Nous avons interrogé deux entrepreneurs du bâtiment au Luxembourg pour savoir réellement quel salaire leur demandait leur nouvel employé ?

Aujourd’hui, un manœuvre ou un ouvrier non-qualifié demande à être payé au salaire qualifié, soit 2 778 euros brut par mois.

Un maçon ou un ouvrier qualifié demande entre 20 et 25 euros brut de l’heure, soit 3 460 et 4 325 euros brut par mois.

Pour un chef de chantier, le salaire demandé se situera dans une fourchette de 25 à 30 euros de l’heure, soit entre 4 325 et 5 190 euros brut par mois.

En octobre 2020, nous avions fait un article sur le salaire d’un maçon au Luxembourg, les montants ont bien changé….

Comment font les chefs d’entreprise ?

Parmi les deux entreprises interrogées, la première d’une taille de moins de 10 salariés, subit ces demandes salariales et ne peut pas toujours répondre favorablement.

Romain, le gérant nous explique : « C’est une double peine, depuis la guerre en Uckraine, on voit une flambée des prix des matériaux. Chaque semaine, les fournisseurs nous annoncent des augmentations entre 5 et 20 % de leurs matériaux. C’est difficile de répercuter le coût sur le client qui a signé son devis un an plus tôt. Maintenant, on a du mal à recruter car comme on manque de main d’œuvre, les gens nous demandent des salaires beaucoup trop élevés. Sans compter que depuis octobre 2021, on a eu deux index de 2,5% à chaque fois ! ».

Alexandre, l’un des chefs de projet d’un groupe de plus de 50 salariés tient aussi des propos similaires. « Le pire pour nous, c’est de trouver des matériaux à un prix normal et surtout dans des délais raisonnables. On recrute tout le temps mais on a du mal à trouver de la main d’œuvre qualifiée, alors on doit payer un peu plus qu’avant. On espère qu’il n’y aura pas d’autre index cette année, parce-que ça fait beaucoup de charges en plus quand on est aussi nombreux que nous. »

Certains maçons profitent de la situation, d’autres n’ont pas le choix

Romain et Alexandre nous ont aussi confié tous les deux qu’ils comprenaient qu’avec l’inflation et donc les augmentations des prix, les gens avaient plus de dépenses. Boucler les fins de mois devenait difficile. Mais tous deux pensent que même si c’est le cas pour certains d’entre eux, d’autres essaient de profiter de la situation et n’hésitent pas à aller voir ailleurs pour gagner plus.

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