Le Covid n’a pas arrangé les choses dit-on. Confinement, isolement, peur pour l’avenir, dérangements climatiques, climat anxiogène : la jeunesse prend en pleine tête les maux de la société. Les demandes de prises en charge chez les psychologues ont ainsi bondi parmi les nouvelles générations, mais qu’en est-il des médications devant aider ces 6-17 ans à retrouver leur équilibre mental ? Le député luxembourgeois Max Hengel vient de s’en préoccuper.

Et la réponse obtenue du ministère de la Santé tient du verre à moitié plein ou à moitié vide. En effet, la bonne nouvelle, c’est que les médecins du Grand-Duché n’ont pas vu bondir le nombre de jeunes nécessitant une “béquille chimique“. Ils étaient ainsi 2.777 en 2013 à suivre un traitement médical à base de psychotropes; on en comptait 2.798 en 2022.

Une stabilité sur une décennie qui aura toutefois enregistré un pic, en 2021 (année Covid justement), avec 2.878 enfants ou adolescents bénéficiant alors d’une ordonnance impliquant la prise régulière de pilules stabilisant leur humeur.

On arrive donc au constat suivant aujourd’hui : 3,6 % de la génération des 6/17 ans est amenée à venir en pharmacie pour disposer de psychotropes. Des médicaments stimulant ou calmant, selon le trouble perçu par le médecin qui, seul, à autorité à délivrer ce type de “remède”.

Le malaise est bien présent

L’an dernier, ce sont 6.367 ordonnances qui ont été signées pour des traitements à base de psychotropes. Un nombre de prescriptions en baisse sur les dix dernières années certes (-8,5%) mais dont le ministère tient à relativiser la portée. En effet, le nombre d’ordonnances ne donne aucune idée des quantités de cachets prescrits et leur dosage. Donc une donnée à prendre avec des pincettes.

Par contre, il est des tendances plus massive qui, elle, sont sans appel concernant l’état psychique de cette jeunesse. Le recours aux antidépresseurs a ainsi bondi de 60% depuis 2013… Soit 50% de jeunes en traités avec ces cachets aujourd’hui qu’il y a dix ans! Le malaise est bien présent.

La "pire" progression est enregistrée du côté des sédatifs et hypnotiques. Les médecins les ont prescrits à 90% de garçons et filles de plus en 2022 qu'en 2013 (près du double donc!). 763 mineurs prenaient ainsi ces médicaments l'an passé pour se stabiliser.

Sachant qu'au Grand-Duché, un jeune sur deux sous traitement psychotrope se voient prescrire des psychostimulants ou des cachets contre les troubles de l'attention. Une part qui, elle, n'a pas évolué avec le temps... et les crises.

🇫🇷 En France, on estime à 5 % la part des mineurs nécessitant la prise en charge d'une médication à base de psychotropes (un peu plus qu'au Luxembourg donc).  Soit 1 enfant sur 20...

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