La Chambre des salariés (CSL) a dévoilé son traditionnel Panorama social dans lequel elle dresse un portrait économique et social du Luxembourg.

Le constat n’est pas des plus réjouissants. « Les inégalités ainsi que le risque de pauvreté connaissent, en 2017 au Luxembourg, une recrudescence notable », indique le rapport.

Lire : 126.000 personnes en risque de pauvreté au Luxembourg

Le coefficient de Gini, outil qui permet de mesurer le niveau d’inégalité, rend effet compte d’une réalité inquiétante. En 2017, les 10 % des ménages les mieux nantis percevaient ainsi une part de revenu national 8,1 fois supérieure à celle perçue par les 10 % les plus pauvres. Soit une hausse d’un quart en à peine deux ans.

« Les inégalités se creusent d’année en année »

Les inégalités touchent aussi les salaires. « Le pouvoir d’achat des bas salaires augmente certes en 2017 (+ ,1,5 %) mais moins que celui des salaires élevés (+ 2 %). Ainsi se creusent d’année en année les inégalités entre ces deux catégories de salariés », poursuit la CSL.

En outre, c’est la première fois depuis 20 ans, que le taux de risque de pauvreté est aussi élevé, faisant du Grand-Duché un « mauvais élève » au sein de la zone euro.

Même occuper un emploi n’occulte pas le risque : 14 % des salariés sont concernés, soit la proportion la plus importante d’Europe.

Dans le même temps, des catégories de population comme les familles monoparentales ou les demandeurs d’emploi sont surexposés au risque.

« Précarisation rampante » du travail

La CSL nuance par ailleurs les apparents bons chiffres du chômage au pays. S’il diminue indéniablement, il ne profite en revanche pas à tout le monde, loin s’en faut. « A titre d’exemple, les demandeurs d’emploi en situation de handicap ou à capacité de travail réduite, souvent âgés, faiblement qualifiés et à la recherche d’emploi depuis plus d’un an, peinent encore et toujours à se réinsérer sur le marché de l’emploi. »

Lire : Luxembourg, l’envers du décor : pauvreté et logement hors de prix

Si les CDI restent la tendance majoritaire, le développement des CDD, du temps partiel « essentiellement féminin », tout comme le travail de nuit, tend à la « précarisation rampante ».

Les charges sur le lieu de travail (tâches à effectuer urgemment, charge mentale…) progressent tandis que l’autonomie, la cohésion ou la participation aux prises de décision diminuent.

Enfin, le Panorama 2019 alerte sur la « porosité entre vie professionnelle et vie privée » qui s’accroît. Celles et ceux qui affirment ne plus réussir à « décrocher » sont de plus en plus nombreux. Ils sont, de fait, plus exposés à « des risques croissants en termes de santé physique et mentale. »

Lire : Les travailleurs plus sujets au burn-out