Enzo a 26 ans et occupe un poste de développeur-web au Grand-Duché depuis près de cinq ans maintenant. J’ai eu de la chance, dit-il dans un sourire, c’est un secteur qui embauche. Toutes les boites ont besoin de développeurs aujourd’hui. C’est l’avenir ! C’est suite à mon stage de 10 semaines que j’ai décroché cet emploi. Comme quoi, ça arrive toujours !“.

Le jeune homme n’a d’ailleurs jamais douté qu’il parviendrait à trouver un emploi : J’étais plutôt sûr de moi, explique-t-il, surtout que la boite pour laquelle j’ai effectué mon stage m’avait clairement dit qu’elle cherchait un profil correspondant au mien

Et le salaire est-il à la hauteur de ses espérances ? “Plutôt oui ! Je gagne un peu plus de 2000 euros par mois (2500 euros bruts, NDLR). C’est plus qu’il ne me faut pour vivre correctement. Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi c’est le cas en tout cas. J’arrive dans mon bureau pour 9h et je repars à 18h, ces horaires pour ce salaire me conviennent amplement. Bon, c’est vrai qu’avec la route le soir je rentre parfois vers 19h30, mais qui ne donne rien n’a rien !“.

Au Luxembourg, il y a une ambiance moins délétère qu’en France

Armé d’une licence pro couplée à une année spéciale informatique réalisée à l’IUT de Metz, Enzo a fait le choix de la voiture pour ses trajets. Et ce malgré sa proximité avec la gare : C’est vrai que j’habite en face de la gare, j’aurais pu prendre le train ! Mais j’aime conduire depuis toujours. Le soucis, c’est que j’en ai pour 250 euros d’essence par mois.

Quand on lui demande ce qu’il n’aime pas au Luxembourg, Enzo fronce les sourcils : Je ne vois que deux choses en fait, en fait. Les bouchons, évidemment, et la langue luxembourgeoise. Il n’y a rien de personnel, mais je trouve cette langue trop complexe et vraiment pas jolie !“.

Il a plus de facilité à nous dire ce qu’il aime au Grand-Duché : Au Luxembourg, il y a une ambiance moins délétère qu’en France, surtout que chez nous, les impôts nous saignent ! On sent que le pays a été lui aussi touché par la crise, mais dans une moindre mesure. C’est un cadre de travail que je préfère, l’ambiance est meilleure, plus saine. Et puis les impôts prélevés directement sur le salaire, sans oublier le prix de l’essence, sont des choses dont je ne saurais plus me passer désormais.

Outre le travail, Enzo aime aussi la vie nocturne de son pays d’accueil : Quand on aime sortir, le Luxembourg est quand même un cran au dessus de la Lorraine. Je suis un fan de la Rockbox !“.

 Sans le Luxembourg, je ne pourrais pas avoir le même rythme de vie

Ce célibataire sans enfant, passionné de jeux vidéos et de sorties entre amis, se voit bien faire toute sa carrière au Luxembourg : Pour le moment, confie-t-il, je pense que je pourrais rester très longtemps ici. Sans le Luxembourg, je ne pourrais pas avoir le même rythme de vie. J’aime vivre à cents à l’heure sans avoir à faire attention à absolument tout ce que je dépense. J’ai conscience que c’est un luxe, et je vais tout faire pour le garder.

Et quel regard ses proches portent-ils sur son statut de travailleur frontalier ? Beaucoup autour de moi souhaitent aussi passer la frontière, explique-t-il. En Lorraine, travailler au Luxembourg est synonyme de réussite dans la tête des gens, à tort ou à raison je ne sais pas, mais c’est comme ça.

* le prénom a été modifié