Erwan, Lorrain de 31 ans, travaille au Grand-Duché depuis 4 ans. Directeur de parfumerie à Luxembourg-Ville, il porte un regard serein – avec sourire et bonne humeur – sur son parcours et sa situation de travailleur frontalier. “Ce sont les contacts professionnels qui m’ont amené vers le Luxembourg. Avant d’être directeur, j’étais maquilleur. Quand on est Lorrain dans ce genre de milieu et que l’on souhaite bouger un peu, on se dirige naturellement vers le Luxembourg car en terme de maquillage il y a beaucoup plus de potentiel ici“.

De fil en aiguille, Erwan s’est fait connaître dans le secteur avant de postuler, avec succès, pour le poste qu’il occupe actuellement. “Je travaille 40 heures par semaine et je passe 7 heures 30 dans le train, ajoute-t-il. J’aurais des milliers d’anecdotes à raconter sur le train car c’est quelque chose d’indescriptible. Le réseau français ne s’entend pas avec le réseau luxembourgeois, ou l’inverse on ne sait pas trop (rires), du coup on ne sait jamais à qui revient la faute lors des retards“.

Il relativise ensuite : “Mais c’est loin d’être insurmontable. 15 minutes par ci, 15 minutes par là, qu’est-ce que c’est dans une vie ?“.

Une ville aux multiples parfums

Erwan est loin de voir le Luxembourg uniquement via le prisme du travail. “Le Lux’ a un côté sans frontières que j’apprécie beaucoup, il y a tous types de nationalités ici, on rencontre tous types de personnes. C’est ça qui fait sa richesse, je crois“. Doté d’une personnalité avenante et affable, ce Normand d’origine trouve au Luxembourg le reflet de ses propres passions : “J’aime la culture, l’événementiel. On a la chance d’avoir des choses qui se mettent en place au Luxembourg, de très jolis événements, il s’y trouve beaucoup de gens qui se bougent et qui se donnent à fond“.

Erwan est, semble-t-il, lui-même de ceux-là, comme en témoigne le soin tout particulier qu’il apporte aux conseils prodigués aux clientes de son magasin. “J’aime bien les Luxembourgeois, confie-t-il, surtout mes clientes Luxembourgeoises. Elles ont le respect des valeurs. Au contraire de ce qu’on peut entendre de l’autre côté de la frontière“. Le côté cosmopolite et vivant de Luxembourg-Ville est un atout qu’il semble tout particulièrement apprécier. “J’ai déjà travaillé à Paris, à Caen, des villes dynamiques, justement comme Luxembourg“.

Quand vient le moment de savoir si son statut de travailleur frontalier est un frein à sa vie sociale, Erwan est catégorique : “Pas du tout, assure-t-il. J’arrive tout à fait à faire coïncider ma vie privée et ma vie professionnelle. Je pense qu’on a la vie qu’on se donne“. Et au niveau du salaire ? “Alors ça, c’est confidentiel, ça ne regarde que moi, insiste-t-il dans un nouveau sourire. Ce que je peux dire, c’est que tout va bien de ce côté là“.

J.M