Le Hackathon Luxembourg, qui se tenait du 10 au 12 juin et qui voulait encourager le développement de projets technologiques au service d’une ville durable…

Consultante au sein de la société Agile Partner, elle défend en outre avec ardeur la place des femmes dans l’IT.

Dans quelle mesure vous considérez-vous comme entrepreneuse ?

Jusqu’à présent, j’entreprends dans le seul domaine associatif, en initiant ou en prenant part à de nombreuses associations et organisations ayant trait au monde ICT et, plus largement, technologique au Luxembourg. Que ce soit au niveau du Code Club d’Agile Partner, de Girls in Tech, du Java User Group Luxembourg, du Hackathon que nous avons organisé en juin, ou encore de l’ASBL 6×7, à Arlon, qui promeut l’informatique et les nouvelles technologies, je m’investis dans le développement de ces activités de manière bénévole, avec pour motivation première de contribuer au par- tage des connaissances et à la promotion d’activités d’avenir.

En tant que femme, qu’est-ce qui vous a poussée vers l’informatique ?

Petite, je chipotais à des ordinateurs toute seule dans mon coin. Je bidouillais de l’électronique. Mon papa a voulu que je fasse de l’IT. Mais je ne voulais pas devenir geek. J’avais une image assez négative des gens qui travaillaient dans l’IT, les voyant plutôt comme des asociaux. Puis, à l’issue d’un bachelor en Communication, je me suis tout de même orientée vers une formation en infographie avec une spécialisation en développement Web. J’ai pu découvrir un univers passionnant, de techniciens, certes, mais qui peut laisser une grande place à la créativité. J’ai décidé de poursuivre et de m’épanouir dans cette voie.

Comment expliquez-vous qu’il y ait si peu de femmes comme vous dans le secteur IT ?

Je pense que cela est culturel, et regrettable. Avec l’association Girls in Tech, nous voulons rassembler les femmes actives dans l’IT, mais aussi promouvoir ces métiers auprès des femmes, les aider à s’y retrouver dans cet univers technique, au langage si particulier. Nous nous adressons aussi à des femmes qui ne sont pas dans le secteur et qui seraient intéressées de s’y inscrire. Nous proposons des formations et des accompagnements pour promouvoir la place des femmes dans ces métiers. Il est important que nous puissions jouer un rôle actif dans un univers technologique.

Les acteurs économiques présents sur le marché sont-ils prêts à engager des femmes ?

Oui, ils sont demandeurs. Dans une société qui se transforme au départ de la technologie, dans un secteur en pleine croissance, ils ont besoin de compétences. Ils peinent aujourd’hui à trouver des développeurs, par exemple. Aussi, ils sont intéressés par de nouveaux talents, qu’ils soient portés par des femmes ou des hommes. En outre, en matière de développement, des équipes hétérogènes permettent d’appréhender des projets avec des sensibilités différentes. C’est très riche.

Quel est votre moteur ? Qu’est-ce qui vous pousse à multiplier les initiatives de la sorte ?

J’aime le partage de l’information et de la connaissance, la mise en relation de personnes qui vont pouvoir apprendre l’une de l’autre. La volonté de partager est présente au cœur de toutes les initiatives auxquelles je contribue. Et les personnes qui m’accompagnent dans ces aventures ont la même vision. Envisager les choses de cette manière, au service des autres, aider sans rien attendre en retour peut paraître un peu idéaliste dans le monde actuel, mais c’est ce qui me motive au quotidien. Pour la promotion de l’ICT auprès des femmes ou encore au niveau des jeunes, il y a beaucoup à faire.

Avez-vous déjà pensé à lancer votre propre business ?

J’aimerais bien. Mais je n’ai pas encore eu l’idée qu’il fallait pour cela. Et je tiens à ce que les initiatives que je développe autour du partage des connaissances restent une activité bénévole. Je ne veux pas en faire un business.

Sébastien Lambotte

 

(Article publié dans le numéro 78 d’Entreprises Magazine, juillet/août 2016.)

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