Carlos a 33 ans. Depuis peu il vit à Thionville et travaille pour une entreprise qui se situe à Esch-sur-Alzette. À cause de la crise et des salaires faibles qu’on lui proposait, il a dû se résoudre à l’idée de quitter son pays d’origine, le Portugal.

 

Tout a commencé il y a 8 ans, à Lisbonne, alors que la petite entreprise pour laquelle il travaillait était contrainte de le licencier. Carlos a pris la décision d’émigrer vers la région parisienne : « J’avais de la famille qui y était installée depuis les années 70. Autant vous dire que lorsqu’on quitte son pays et qu’on retrouve des personnes qu’on connaît depuis toujours, ça facilite grandement les choses ! En plus ma tante à la retraite a eu la gentillesse de m’accueillir pendant plus d’un an et ce sont mes cousins qui m’ont trouvé ce travail de peintre. Je n’avais de toute façon pas le choix car je ne gagnais pas assez d’argent au Portugal pour vivre dignement ».

 

Un travail en France, un bébé au Portugal !

 

Il passera en tout 5 années en France mais au bout de 3 ans sa fiancée qui était restée au Portugal lui annonce une nouvelle qui chamboulera sa vie : « Ma compagne m’a appelé un soir et m’a annoncé que j’allais être papa ! Vous imaginez ma surprise ! J’étais à la fois fou de joie et très inquiet de ce qu’allait devenir notre futur… ».

 

Grâce à une bonne organisation les futurs parents ont réussi à se voir assez régulièrement malgré la distance : «Elisa venait chez moi une fois tous les mois. Heureusement qu’il y avait les compagnies aériennes low-cost parce qu’on aurait pas pu s’en sortir sans ça ! », et lorsqu’Elisa  ne pouvait plus se déplacer comme elle le souhaitait Carlos se rendait dès qu’il pouvait à Lisbonne.

 

De la région parisienne à la vie de frontalier

 

S’il était assez heureux avec son emploi de l’époque, cette nouvelle poussa Carlos à rechercher un emploi mieux payé ; c’est grâce à l’un de ses compatriotes qu’il avait rencontré à Paris qu’il a pu connaître le Grand Duché et son attrait y compris pour les métiers manuels : « Je pouvais gagner au moins 400 € de plus par mois et payer un loyer de 300€ de moins comparé à ce que je payais par mois en banlieue de Paris donc le calcul a été vite fait ».

 

À présent Carlos prépare le futur foyer familial au Luxembourg

 

Voilà maintenant 6 mois que Carlos vit en France et travaille au Luxembourg. Cependant la vie de frontalier ne semble pas correspondre à ses attentes : « Perdre tout ce temps sur les routes ou dans les transports en commun, c’est trop pour moi ! Je fais déjà un travail difficile qui me prend parfois plus de 10 heures par jour, je ne peux pas me permettre de perdre encore 2 à 3 heures… J’ai donc décidé de m’installer dans un futur proche au Luxembourg et je suis à la recherche d’un appartement pour qu’on puisse s’y installer avec ma compagne et mon fils dès l’année prochaine » .

 

Le Portugal dans le cœur mais son avenir est au Luxembourg

 

Lorsqu’on demande à Carlos si son pays natal lui manque il nous répond très ému : « Oui bien sûr ! Les rues de ma ville, mes amis, ma famille tout me manque mais c’est ainsi ; si un jour j’en ai la possibilité j’aimerais y retourner pourquoi pas quand je serai à la retraite. Je souhaite par contre que mon fils s’intègre parfaitement dans la société luxembourgeoise ».