Ava, 35 ans, a été institutrice dans une école primaire en Belgique avant de débuter une carrière épanouissante au Luxembourg en 2014.

Elle ne regrette pas sa reconversion professionnelle, un peu particulière, puisqu’elle n’a suivi aucune formation. Ava a décidé « un beau matin de changer de voie professionnelle pour vivre loin des parents de ses élèves ». D’ailleurs, elle n’est pas tendre avec eux : « Finalement, ce n’est pas les enfants les plus insupportables » partageant « j’aurais au moins appris ça de ce métier ».

« Instit, c’est 1400 euros de salaire »

D’emblée, elle reconnaît volontiers que le métier d’institutrice n’était pas une vocation. Après deux années universitaires, Ava a intégré la Haute Ecole de la ville de Liège pour trois ans de formation au métier de professeur des écoles : « La première année est véritablement enrichissante parce que l’on touche à tout. C’est une partie théorique très agréable. J’avoue que la mise en pratique, lors de mes stages dans différentes écoles, a été décevante. La profession est chronophage. De plus, il y a beaucoup d’administratif après les cours rendant tes journées interminables. Enfin, tu débutes avec un salaire avoisinant les 1400 euros net par mois. Cela faisait déjà beaucoup de points négatifs » évoque-t-elle.

Ava est une femme résiliente. Elle enseignera durant deux ans dans une école d’un petit village belge pour finalement “jeter l’éponge”.

« Plus ils sont riches, plus ils sur-protègent leurs enfants »

Ava tentera, encore une fois, sa chance dans une école européenne au Luxembourg, avec un programme d’enseignement se calquant sur le modèle français. « J’ai dû m’adapter parce qu’en Belgique, ce n’est pas tout à fait la même chose ».

Niveau salaire, l’enseignante fait le grand saut passant de 1 400 euros à 2 400 euros net par mois. Une motivation qui aurait pu lui faire oublier ses premiers déboires d’enseignante en Belgique. Mais, ce ne fut pas le cas. « Je n’ai pas apprécié la mentalité des parents, qui croyant tout mieux faire que l’institutrice, prodiguent des conseils pour bien enseigner à leurs enfants. Je dirais chacun son métier. Plus ils sont riches, plus ils les sur-protègent. Je crois que ce n’est pas les aider, bien au contraire ». Ce fut, pour la jeune femme, l’expérience de trop. Elle comprend que ce métier n’est définitivement pas fait pour elle.

Par conséquent, elle décide de choisir une autre voie professionnelle capitalisant sur ses expériences : « J’ai fait le choix d’extraire ce que je savais faire de mieux ». Elle se souvient de la partie administrative de son métier de maîtresse qui lui avait apporté beaucoup de satisfaction. Et si elle faisait tout simplement le métier de secrétaire ?

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« Des employeurs motivants, ça vous change une vie »

Après une recherche d’emploi active au Luxembourg, elle débutera dans un métier support dans une entreprise. Touchant près de 1 900 euros net par mois avec des avantages comme une voiture de fonction, remboursement des pleins d’essence et enfin des tickets restaurants, Ava explique avec le sourire : « Ca commençait plutôt bien pour moi ».

Bien dans ses baskets, elle enchaîne en intégrant, cette fois, une nouvelle société comme assistante business support, elle grimpe dans les échelons. En plus d’être bien payée avec un salaire de 2400 euros net par mois, elle se voit accorder des primes, des augmentations de salaire par ses responsables. Ses compétences sont valorisées : « Tu commences à acheter une maison. Tu as le sentiment d’être reconnu. Ma société est motivante. Je suis heureuse ».

Etre heureuse : une priorité non négociable

Quelle leçon retiendra-t-elle de son parcours ? « Il est important de se sentir bien dans son environnement de travail. Il n’est pas nécessaire non plus de reprendre des formations pour trouver un autre métier. Parfois, il suffit de s’appuyer sur quelques qualités qui deviendront au fil du temps, un talent » tient-elle à préciser donnant ainsi espoir à tous ceux qui souhaitent changer de métier.

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