Acheter un véhicule au Luxembourg, est-ce encore intéressant ? Quelles
sont les procédures administratives ? Pour répondre à ces
questions nous avons rencontré Monsieur Marco Berg, Adjoint de Direction
au Garage Renault Rudy Reuter à Beggen. Il a répondu à nos
questions sur la politique commerciale de leurs garages ainsi que sur les formalités à accomplir.

Eddy Thaux :
La question que tout frontalier se pose :
Est-il toujours intéressant d’acheter une voiture au Grand- Duché,
si oui, pourquoi ?

M.Marco Berg :
Bien sûr, il est toujours très intéressant d’acheter son
véhicule au Grand-Duché et ce, pour plusieurs raisons. D’une part
à cause des politiques de prix pratiquées dans notre pays qui
sont plus attractives pour le client et d’autre part le fait que le niveau de
finition des véhicules est bien plus élevé que celui réalisé
dans les pays limitrophes au Luxembourg.

E.T. :
Quel est le gain approximatif (en %) réalisé par un frontalier
qui achète son véhicule neuf chez vous ?

M.B.:
Le gain approximatif peut varier entre 15 et 20% en moyenne selon le modèle
et la gamme choisie. En général la différence est plus
importante sur les gros véhicules mais il peut y avoir quelques fois
des exceptions dans les deux sens.
De toute façon, pour le client, le gain n’est pas seulement réalisé
sur le prix de l’achat, mais aussi sur le niveau des équipements que
va posséder son véhicule. Il ne faut pas oublier que les équipements
que l’on peut trouver sur un véhicule de série au Grand Duché
sont, la plupart des cas considérées comme des options payantes
en France.

E.T. :
Quelles sont les procédures administratives à réaliser
lors de l’achat d’un véhicule neuf et occasion, en France et en Belgique
?

M.B. :
Voyons tout d’abord le cas français :
Lors de l’achat d’un véhicule neuf, le client l’achètera hors
TVA, il paiera sa TVA (19,6% pour la France) dans le pays où l’immatriculation
a lieu, à son bureau d’imposition.
Il recevra un quitus et devra ensuite se rendre à la sous-préfecture
pour obtenir la carte grise après que la TVA ait été réglée
au centre des impôts.

Quand l’achat est une occasion, tout dépend de l’âge du véhicule.
Si la voiture est âgée de plus de 6 mois et qu’elle possède
plus de 6000 kms au compteur, elle sera alors facturée TTC au Luxembourg.
Si elle est âgée de moins de 6 mois, l’acheteur paiera hors TVA
et celle-ci sera due dans le pays de résidence.

Au préalable vous adressez votre dossier aux services des mines (DRIR)
de votre région afin que la DRIR vous procure une attestation d’identification
d’un véhicule importé conforme a un type communautaire.

En Belgique, d’autres procédures ont lieu.
Pour un véhicule neuf, l’acheteur belge règlera hors TVA.
Le client devra préalablement faire une demande auprès de son
assureur du document rose tamponnée par un cachet de ce dernier, et muni
de ce document, il devra alors se rendre à la douane avec la facture.

Celle-ci pourra alors établir un document appelé 705 (carte d’identité
du véhicule). Quand cette démarche sera réalisée,
la douane pourra passer à la phase d’enregistrement du véhicule
au bureau de TVA.
Le client reçoit une vignette et pourra faire sa demande de plaques à
Neufchâteau à la DIV (Département d’Immatriculation du Véhicule).

Pour une occasion, il faut la considérer selon son âge. Si elle
a plus de 3 ans, la procédure est la même que pour un achat. Si
le véhicule a moins de 6 mois et moins de 6000 kms, le véhicule
devra être importé hors TVA et ensuite la procédure reste
identique.
Il faudra également exiger dans le lieu d’achat un certificat de désimmatriculation (si l’achat est effectué au Luxembourg).A partir de ce
certificat, la douane va établir le 705.

On constate que la procédure française est simplifiée.
Pour éviter des soucis administratifs à nos clients, nous leur
proposons d’effectuer ces démarches nous-mêmes. Ce service est
facturé 175 € et évite bien des tracasseries.

E.T.
Comptez-vous parmi vos clients beaucoup de frontaliers ?
En majorité, quelle nationalité ?

M.B. :
Oui, une grande partie de nos clients sont frontaliers. La nationalité
la plus présente est celle des français. C’est peut être
dû à notre marque…
Etant présent depuis 35 ans, nous entretenons une très forte relation
avec les français. Pour vous donner quelques statistiques concernant
nos ventes de véhicules neufs, les français représentent
15% de notre clientèle, les belges 5%, les allemands 5% et les luxembourgeois
le reste.
Par ailleurs, le marché des occasions attire énormément
les français qui représentent 45% de notre clientèle.
Etant donné que le renouvellement des véhicules de la population
luxembourgeoise est très fréquent (environ tous les 1an ½),
nous avons une flotte d’occasions très attractive.

E.T. :
Votre clientèle étrangère achète-elle en majorité
des véhicules neufs ou d’occasions ?

M.Berg :
Notre clientèle hors Luxembourg achète au Luxembourg beaucoup
plus d’occasions que de véhicules neufs.

E.T. Une conclusion ?

M.B.
C’est avec plaisir que nous accueillerons tous les frontaliers dans nos espaces
de vente et leur donnons rendez-vous durant l’Auto Festival au début
de l’année prochaine.