En souvenir des Rois Mages ou lancée par les Romains, à la frangipane ou aux fruits confits, d’où vient réellement la célèbre galette des rois ?

Une fête avant tout religieuse

Chacun le sait : la galette des rois se déguste normalement le jour de l’Épiphanie, à savoir le 6 janvier (même si de nos jours elle peut se partager avant ou après cette journée). Pourquoi ce jour précis ? Il correspond (d’après l’Évangile selon Saint-Mathieu) à la date à laquelle, dans la religion chrétienne, les trois Rois Mages, Gaspard, Balthazar et Melchior, sont venus rendre visite à Jésus, soit douze jours après sa naissance.

Seulement, le 6 janvier pouvant parfois tomber en pleine semaine, il a été décidé que la date officielle de l’Épiphanie serait désormais fixée au premier dimanche suivant le 1er janvier. Quant au mot en lui-même, « Épiphanie », il s’inspire du grec « epiphaneia / epiphania » signifiant « montrer » ou « ce qui apparait » (en l’occurrence ici montrer Jésus aux Rois Mages).

Et la galette dans tout ça ?

Son histoire débute avec les Saturnales, des fêtes de la Rome antique qui étaient célébrées justement entre la fin décembre et le début du mois de janvier à l’occasion du solstice d’hiver. Au cours de ces festivités, un esclave était désigné comme « roi d’un jour » ou « prince des Saturnales » et pouvait, tout au long de la journée, faire et exiger ce qu’il souhaitait. À la fin du jour, il retrouvait sa vie d’esclave ou, parfois, pouvait être mis à mort (en sachant cela, autant en profiter un maximum !).

Pour savoir quel esclave serait le roi d’un jour, une fève était dissimulée dans un gâteau ; le gagnant était celui qui tombait dessus, le principe est donc resté le même jusqu’à aujourd’hui. Et afin de s’assurer d’une parfaite impartialité dans la distribution des parts, on choisissait souvent le plus jeune des familles pour aller sous la table et attribuer à l’aveugle telle part à telle personne. Là encore, la tradition n’a pas changé. À partir du Moyen-Âge, en France, une part était en outre laissée de côté et souvent donnée à un nécessiteux, c’était « la part du bon Dieu »

Quelles différences dans l’assiette ?

Selon les pays, et parfois même d’une région à l’autre, la recette de la galette des rois peut varier. Au Grand-Duché, on parle du « Dräikinnekskuch » qui est la traduction en luxembourgeois de “galette des rois”. Similaire à la galette que l’on retrouve dans la partie nord de la France (et donc en Moselle et Meurthe-et-Moselle), il comporte la plupart du temps un soleil dessiné dessus, une fève bien évidemment, et fait la part belle à la frangipane.

En Belgique wallonne, on consomme également le même type de galette (beurré et à la frangipane).

En Allemagne, on déguste plutôt un Dreikönigskuchen. Il s’agit d’une sorte de gâteau des rois, sans frangipane celui-là et s’apparentant parfois à de la brioche. Il est le plus souvent fourré d’orange et d’épices et peut, dans certains cas, être garnis de fruits confits.

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