Depuis plusieurs années, le thème des “soft skills” (compétences douces) est tendance. Des études et des articles découvrent soudainement que les salariés sont eux aussi capables de qualités personnelles et non plus seulement professionnelles.

Les entreprises et les employeurs (ab)usent eux aussi du vocable, pour mieux se profiler, et montrer à quel point le facteur humain est important pour eux.

Dans ce contexte, le moteur de recherche d’emploi Joblift a étudié et comparé les soft skills les plus mentionnées, parmi les 30 millions d’annonces d’emploi publiées ces 12 derniers mois, sur ses sites en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

Qualités individuelles en France. Fidélité chez les Anglo-Saxons

Selon l’étude, les employeurs français semblent plutôt rechercher l’autonomie (22%) et la rigueur (19%), chez les candidats.

Pour les Allemands et les Britanniques, le profil idéal doit avant tout faire preuve d’engagement envers son employeur. Un quart des entreprises germaniques exigent la fiabilité de leur staff. Côté néerlandais, c’est la flexibilité face au changement et l’ouverture d’esprit qui priment.

Bon relationnel chez les Français. Bonne communication chez les autres

Joblift observe également une différence importante quant à la place accordée à la communication en entreprise. Des qualités qui font parties des cinq soft skills les plus demandées en Allemagne (16%), au Royaume-Uni (17%) et aux Pays-Bas (36%).

Pour leur part, les entreprises françaises recherchent surtout des postulants avec un bon relationnel (15%) avant d’être de bons communicants (à peine 1% de mentions).

Pour les anglo-saxons, il s’agit de transmettre des informations claires et de fluidifier les rapports entre les collaborateurs ou les clients, alors que la France mise sur la capacité à convaincre et créer du lien”, précise le site d’annonces en ligne.

Le travail d’équipe pas pour les Anglais

L’esprit d’équipe figure parmi les cinq compétences-clés les plus demandées aux Pays-Bas (31%), en Allemagne (30%) et en France (10%), constate Joblift, qui précise que “seul le Royaume-Uni ne fait pas de l’esprit d’équipe une priorité et préfère des candidats confiants et assertifs (12%)”.

Qu’en est-il au Luxembourg ?

L’Institut Universitaire International Luxembourg (IUIL) s’est lui penché sur les métiers dont aurait besoin le pays dans les prochaines années. Dans ce contexte, il a plus particulièrement identifié les compétences techniques et sociales nécessaires aux nouvelles professions issues de l’Internet (e-jobs), qui devraient rapidement se développer dans les prochaines années.

Après avoir interrogé une vingtaine d’entreprises du secteur des Technologies de l’Information et des Communications (TIC), il en conclut que l’employé idéal devrait posséder des bases solides en IT, et des compétences business de type stratégique, marketing, finance ou légal.

Des compétences comportementales difficiles à trouver

Si les directeurs ou représentants des Ressources Humaines cités par l’IUIL n’ont pas de problèmes à recruter des candidats présentant de tels profils, c’est au niveau des soft skills, que le besoin se fait le plus sentir : l’autonomie, la créativité, la capacité à penser hors des schémas préconçus, l’esprit de synthèse, l’aptitude à communiquer à différents publics (clients, comités de direction, etc.) et à travailler en équipe, sont les compétences comportementales les plus difficiles à trouver chez les candidats.

Un manque tellement important que certaines organisations n’hésitent pas à recruter hors du Luxembourg, de la Grande Région, de l’Europe, explique l’IUIL. Celui-ci recommande donc vivement que le Luxembourg adapte son offre actuelle en formation dans ce secteur, afin de répondre à ce besoin de spécialisation de type comportemental.

Voir aussi : Acquérir des compétences qui n’existent pas