Charlotte a commencé à travailler au Luxembourg en 2011. À 23 ans, elle a suivi son ami : “Je suis arrivée au Luxembourg, car mon conjoint avait un stage. Moi, je venais d’arriver dans la région et ne connaissais pas du tout le Luxembourg. J’ai postulé, puis j’ai été prise comme Chargée de clientèle en assurance“.

2500 euros brut par mois et de nombreux avantages

Au début, mes proches étaient contents pour moi : “À 23 ans, je gagnais 2500 euros bruts par mois, avec des chèques repas, une mutuelle santé, une voiture, un téléphone et un laptop !“.

Mais la vie de frontalière n’est pas toujours évidente, notamment la gestion entre vie professionnelle et vie privée : “Je n’avais le temps de rien, j’étais fatiguée“, explique Charlotte.

Les six premiers mois, j’ai pris le train. Il y avait quelques soucis de retards, de suppression ou encore de grève, mais c’était bien quand tout fonctionnait, on pouvait se reposer. Ensuite, j’ai eu la voiture, donc j’ai pris la route. Et là, c’était l’enfer un jour sur deux ! Il fallait compter en moyenne deux heures par jour dans les transports…” raconte-t-elle.

Finalement, pour mes proches, c’est l’angoisse et l’inquiétude qui a pris le relais me concernant. J’ai même craqué deux fois au boulot et la seconde, j’ai eu droit à deux jours d’hospitalisation…“.

Mise à la porte sans explication

Au bout de trois années au Grand-Duché, Charlotte s’est fait licencier sans motifs, ni explications, c’était en mai 2014 : “je suis arrivée un jour et on m’a dit de signer en bas de la page sans rien me dire, j’ai dû lire moi-même la lettre et une heure après, j’étais dehors, sans emploi, sans voiture et avec un sentiment d’humiliation et d’incompréhension totale !“.

“Le Luxembourg a été un tremplin dans ma vie”

Cette expérience a, d’une certaine manière, enrichi Charlotte : “c’est une expérience que je ne regrette pas. C’est très formateur comme premier boulot et maintenant, je peux tout affronter !” affirme la jeune femme.

Aujourd’hui, Charlotte a retrouvé du travail dans son pays de résidence. Elle occupe un poste similaire et ne travaille qu’à 2km de son domicile mosellan : “je vais mieux et ma santé s’est rétablie. Je peux aller travailler à pied quand il fait beau, j’ai 10 minutes de trajet par jour et rentre même le midi pour déjeuner” se réjouit-elle.

Côté rémunération, Charlotte précise qu’elle a le même salaire brut qu’au Luxembourg : “avant d’accepter ce nouveau poste, on a fait nos calculs et je perds 100 € par mois. Alors, pour le confort de vie que j’ai gagné, je n’ai vraiment aucun regret !“.

D’ailleurs, Charlotte ne garde pas une mauvaise impression du Luxembourg : “je ne crache pas sur le Luxembourg, au contraire, il peut être très attrayant pour les jeunes et ça a été un véritable tremplin dans ma vie. À 26 ans, j’ai le sentiment d’avoir fait un grand bond en avant !“.

*Le prénom a été modifié.