A la sortie de ses études, Florent s’est heurté, comme tant d’autres, à la dure réalité du monde du travail auquelle l’université ne prépare pas forcément. ‘ Après 4 années de LEA suivi d’un master administration des entreprises, plus une année aux U.S.A, j’ai connu une période difficile. Je passais mes journées à envoyer des C.V et sincèrement, je ne pensais jamais voir le bout du tunnel. Ces 9 longs mois ont été un calvaire. C’est finalement l’intérim qui a porté ses fruits et qui m’a permis de décrocher un CDD d’un an au Luxembourg dont j’entame le sixième mois‘.

Un moyen pour lui de remonter la pente et de rebooster son égo : ‘ Au Luxembourg, c’est bête, mais on se sent tout de suite plus important dans l’entreprise. Et puis il y a le salaire aussi, avec 2.400 euros nets, on n’a plus l’impression d’avoir fait toutes ces études pour rien !‘  Concernant sa journée-type, Florent avoue accuser une certaine fatigue, mais rien d’insurmontable : ‘ Je me lève à 6 heures pour prendre le train de 7 heures. Le plus gros de mon travail consiste à m’occuper des ordres de transferts et à m’occuper du suivi de documents, comme des procès verbaux d’assemblée générale à signer et à faire suivre au client. Ce n’est pas un travail fatigant en soit, mais la difficulté consiste à ne pas tomber dans la routine devant les tâches rébarbatives, car c’est là que l’on commet des erreurs‘.

Habitant en banlieue messine, le jeune homme a fait confiance au train pour se rendre au boulot : ‘ Une décision que je regrette parfois !, assure-t-il, notamment durant les mouvements sociaux. Mais avec 100 euros de trains par mois, je m’en sors plus que bien à ce niveau là. Après, le trajet qui impacte ma vie sociale, car il faut ajouter le temps de trajet au temps de travail, ce qui laisse moins de liberté…Mais je me débrouille !

‘Au Luxembourg, il y a un manque de flexibilité’

Quand on lui demande ce qui lui plaît dans son travail, Florent n’hésite pas : ‘ L’ambiance qu’il y règne, sans aucun doute. Je veux dire qu’il y a un côté international que j’aime énormément. Dans mon service, on est 5 Français, 3 Polonais, 2 Italiens… Ce que j’aime moins, par contre, c’est que contrairement aux entreprises américaines, j’ai l’impression qu’au Luxembourg il y a un manque de flexibilité dans l’organisation globale. Pas forcément au sein de mon entreprise, mais en général, il y a un côté très formel’. ‘

Je m’estime chanceux’

Quant à savoir si notre jeune assistant commercial serait prêt à construire toute sa carrière au Luxembourg, le doute subsiste malgré une motivation certaine : ‘ Si je peux continuer ici, je continuerais, mais je suis vraiment intéressé par l’international. Je reste donc ouvert à toutes les opportunités et à tout virage pour ma carrière‘.

Mais après avoir traversé les affres de la recherche d’emploi, Florent a bien conscience de la valeur de ce pour quoi il se lève désormais chaque matin. ‘ Beaucoup d’autres avec les mêmes qualifications que moi n’ont pourtant pas eu l’opportunité de décrocher un travail ici. D’autant plus sous convention bancaire, ce qui n’enlève rien. C’est une chance.’

Ses proches, eux, semblent partager la même opinion : ‘ Eux aussi, ils m’estiment chanceux, surtout par rapport à la grosse majorité de ma famille qui travaille en France. Ils ne me prennent pas pour un Emir du Qatar, mais presque (rire) ! Quand j’étais jeune, ajoute-t-il, j’avais complètement une vision de l’Eldorado luxembourgeois. Aujourd’hui, même si je me rends compte que ce n’est pas le cas, je ne suis pas désillusionné quand même… J’ai un travail bien payé, parfait pour quelqu’un qui commence. Je fais partie d’une génération à laquelle on ne promettait rien, ne l’oublions pas‘.