L’idée est simple : appeler à la responsabilisation de chaque conducteur en l’invitant à vérifier son taux d’alcool lui-même, via des bornes interactives lui permettant d’effectuer un autotest. Ces dernières, outre le test proposé, sensibilisent également aux risques d’une conduite sous l’empire d’un état alcoolique mais aussi, plus concrètement, sur les alternatives existantes en matière de transport (taxis ou autres).

Lancées par l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR), les bornes ont été installées aux abords de six lieux de vie nocturne de la province : à Arlon, à Étalle, à Bouillon, à Durbuy à la Roche-en-Ardenne et à Marche-en-Famenne. Après un mois d’expérimentation, on en sait un peu plus sur leur utilisation dans la province frontalière du Luxembourg.

Trop d’alcool pour un conducteur sur deux

Sur l’ensemble des 30 jours du mois de novembre, les six bornes ont été utilisées environ 2 300 fois avec, parmi les différentes données récupérées, déjà une première conclusion : dans la majorité des cas, les conducteurs ayant utilisé les bornes pour être fixés sur leur taux d’alcool ont eu raison de le faire…

Ainsi, « 56 % des utilisateurs des bornes éthylotests interactives, soit tout de même plus d’un sur deux, affichaient un taux d’alcool supérieur à la norme, soit plus de 0,5 gramme par litre de sang », détaille l’AWSR.

Des conducteurs raisonnables… dans l’ensemble

Par ailleurs, les bornes offraient la possibilité à celles et ceux qui le souhaitaient de répondre à un questionnaire. Parmi les questions qui étaient posées aux automobilistes, certaines portaient sur leur capacité d’adaptation en cas de test positif. En clair : que faire, comment s’organiser si la borne leur indique qu’ils ne sont légalement plus autorisés à reprendre le volant ?

Diminuer sa consommation d’alcool après un test indiquant qu’on est déjà proche de la limite légale, s’organiser pour laisser sur place sa voiture et rentrer avec un ami, attendre quelques heures de plus avant prendre la route, appeler un taxi… dans 59 % des casles conducteurs ayant utilisé les bornes et répondu au questionnaire ont assuré s’être adaptés.

Un pourcentage qui, certes, dépasse la moyenne même s’il pourrait être plus important. Cependant, la porte-parole de l’AWSR, Belinda Dematia, interrogée par nos confrères de DH Net, nuance en rappelant « qu’en zones rurales, il y a moins d’alternatives à la voiture qu’en zones plus urbanisées ». Une réalité du terrain qui pourrait inciter certains conducteurs à commettre davantage d’imprudences…

Après la Province de Luxembourg, les bornes éthylotests interactives ont pris la direction de la Province du Hainaut, où elles resteront jusqu’au 8 janvier. Après une analyse complètes de tous les résultats, les autorités pourront ensuite décider de déployer ou non le dispositif de façon pérenne sur le territoire belge.

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