Le chiffre est accablant : 47% des demandeurs d’emploi répertoriés à l’ADEM sont au chômage depuis plus d’un an.

La plupart d’entre eux sont des travailleurs peu qualifiés et âgés de plus de 45 ans. Ils n’ont pas profité de la baisse généralisée du chômage ces dernières années.

C’est sur ces constats que le Ministre du Travail Nicolas Schmit a décidé de déposer un projet de loi visant à encourager l’embauche de ces chômeurs longue durée. L’objectif : les réintégrer au plus vite sur le marché du travail.

Parmi les mesures proposées, le texte prévoit la création d’emplois en CDI, principalement dans le secteur public, parapublic et social.

Concrètement, l’État cofinancera les frais salariaux à travers le Fonds pour l’emploi : jusqu’à 150% du salaire social minimum pendant trois ans, et ce à hauteur de 100% pour la première année, de 80% pour la deuxième et de 60% pour la troisième.

Limiter les mesures de réinsertion

Le projet a également pour but de limiter le recours aux mesures de réinsertion professionnelle, comme l’occupation temporaire indemnisée (OTI) ou les activités d’insertion professionnelle (AIP), pendant lesquelles les demandeurs d’emploi travaillent pendant plusieurs mois, tout en gardant leur statut de chômeur, avant d’être radiés du chômage s’ils ne trouvent pas d’emploi avant la fin de cette mesure de réinsertion.

Des stages en entreprises

Autre mesure prévue par le projet de loi serait, la possibilité pour les demandeurs d’emploi d’effectuer un stage de six semaines en entreprise. Une extension du stage de professionnalisation, qui est actuellement réservé aux chômeurs de plus de 45 ans ou ayant un statut d’handicapé.

Quid des frontaliers ?

Le projet ne prend pas en compte le cas des chômeurs frontaliers longue durée : étant actuellement pris en charge par l’agence pour l’emploi de leur pays de résidence, après trois mois de chômage, ils ne sont donc pas éligibles pour être considérés comme tels au Luxembourg.

Seuls les frontaliers en reclassement bénéficient notamment d’une occupation temporaire indemnisée, pour laquelle ils perçoivent leurs indemnités de chômage et une prime d’environ 300 euros bruts. D’autres doivent accepter un travail d’utilité publique (TUP), sinon, ils perdent leurs droits au chômage. Comme Marie, que nous avions rencontrée en avril dernier. Cette chômeuse belge, en attente de reclassement, devait prester 40 heures hebdomadaire au sein d’une administration, avec comme seul revenu ses indemnités de chômage, et comme obligation de chercher un emploi durant ses heures de loisirs.